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Aminata Bangoura, pionnière du taxi-moto féminin à Boffa

Au cœur de l’agitation du rond-point central de Boffa, une silhouette se distingue. Casque bien vissé, regard déterminé, Aminata Sayon Bangoura, une vingtaine d’années à peine, fend la circulation sur sa moto-taxi. Une image inhabituelle dans cette ville où le transport à deux roues reste un univers presque exclusivement masculin.

Et pourtant, elle est là. Chaque jour, depuis plusieurs mois, Aminata sillonne les rues poussiéreuses de Boffa, transportant des passagers… et leurs espoirs. Mais la jeune femme n’est pas qu’une conductrice de taxi-moto : elle est une pionnière, une étudiante qui refuse de céder aux barrières sociales et aux difficultés financières.

« J’ai choisi ce métier non pas parce que je n’avais pas d’autres options, mais parce que je veux être indépendante », confie-t-elle avec assurance, moteur encore chaud et casque à la main. « Ce travail me permet de payer mes frais de scolarité et d’aider parfois ma famille », dit-elle.

Bachelière fraîchement diplômée, Aminata a fait le pari audacieux de financer elle-même ses études universitaires. Issue d’un foyer modeste, elle a vite compris qu’attendre une aide extérieure ne suffirait pas. Alors, elle a enfourché une moto et pris en main son avenir.

Sa présence dans ce métier dominé par les hommes attire curiosité, parfois scepticisme, mais surtout admiration. « Beaucoup sont surpris de voir une fille exercer ce métier », sourit-elle. « Mais je suis fière de prouver que nous, les femmes, pouvons rivaliser avec les hommes dans n’importe quel domaine », a-t-elle insisté.

Un client régulier, témoin de sa détermination, ne cache pas son enthousiasme : « Sa présence dans ce secteur est une fierté. Elle prouve que les femmes peuvent se battre dignement pour réaliser leurs rêves. Elle donne envie de croire en cette jeunesse qui ose ».

Dans les ruelles de Boffa, le nom d’Aminata devient peu à peu synonyme de courage et de persévérance. Sa moto n’est pas seulement un outil de travail : c’est un symbole de changement, un étendard pour cette génération de jeunes filles qui refusent qu’on leur dicte leur place.

Et quand le soleil se couche sur la ville, Aminata, casque sous le bras, fatigue dans le regard mais fierté au cœur, pense déjà au lendemain. Un autre jour, une autre course, une nouvelle étape vers ses rêves.

Mamadou BAH, depuis Boké

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