La préfecture de Koundara accueillera cette année la 20e édition du Festival national des arts et de la culture (FENAC), prévue du 5 au 7 décembre prochain. L’annonce a été faite ce vendredi 25 octobre 2025 par le ministre de la Culture et des Arts, à l’occasion d’une conférence de presse animée à Conakry, en présence du préfet de Koundara, du président de la délégation spéciale de Koundara, de partenaires internationaux et de cadres du département.
Cette année, le FENAC, dans sa 20e édition, mettra l’accent sur la promotion du patrimoine culturel immatériel(chants, rythmes, costumes, masques) ainsi que sur la valorisation des arts de la scène (danse patrimoniale, théâtre, musique patrimoniale et moderne). Il ambitionne également de favoriser l’émergence de nouvelles formes artistiques et de nouvelles générations d’artistes, tout en promouvant le patrimoine culturel national sous diverses formes.
L’objectif principal de cette 20e édition est de contribuer à l’édification d’une société pacifique, reposant sur un dialogue intra et intercommunautaire, comme l’a souligné le ministère.
Parmi les objectifs spécifiques, la mobilisation d’au moins 36 300 artistes et encadreurs ainsi que la collecte de 4 279 spectacles à travers le pays témoignent de l’ampleur nationale de l’événement.
Dans son discours, le directeur général des Industries culturelles et créatives a rappelé qu’avec le lancement de cette édition.
« Nous entrons dans une phase majeure du festival : la quinzaine. Celle des compétitions artistiques interrégionales, vecteurs d’échanges, d’émulation et de fierté collective. Notre quinzaine se déploie autour de disciplines variées et complémentaires : danse patrimoniale, percussion, théâtre, conte et, nouveauté de cette édition, musique urbaine. Chacune de ces disciplines incarne une part de notre identité et une promesse d’innovation. Elles permettront aux artistes de révéler leur sensibilité, leur technique et leur capacité à dialoguer avec les publics locaux et internationaux », a souligné Mamadou Adama Bilia Bah.
De son côté, le préfet de Koundara, le colonel Adrahamane Keita, a, au nom des populations de sa juridiction, exprimé sa satisfaction quant au choix porté sur sa préfecture.
« Cette édition, qui se tiendra sous le leadership de M. le ministre Moussa Moïse Sylla, revêt pour nous, filles et fils de Koundara, une signification toute particulière : celle d’une reconnaissance nationale d’un territoire qui, depuis plusieurs années, œuvre sans relâche à la promotion de la culture, de la cohésion sociale et de l’identité guinéenne. Vous ne vous êtes pas trompé en choisissant Koundara pour abriter le FENAC. M. le ministre, je parle ici au nom de la communauté de Koundara : elle me charge de vous dire que vous serez bien accueillis, avec bienveillance », a-t-il souligné.

Dans sa communication, le ministre de la Culture et de l’Artisanat a souligné que le début de l’itinérance du FENACtraduit la volonté du chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, de faire de la culture l’un des piliers majeurs de la refondation nationale.
Pour Moussa Moïse Sylla, « Le FENAC, c’est avant tout une grande école du dialogue et de la transmission : un dialogue intergénérationnel entre les anciens porteurs de savoirs et les jeunes créateurs d’aujourd’hui. Ici, griots, maîtres du balafon, conteurs et danseurs traditionnels croisent musiciens modernes, comédiens et créateurs numériques », a-t-il déclaré.
Moussa Moïse Sylla a aussi mis l’accent sur la valorisation des communautés locales.
« Les Bassaris, Badiarankés, Koniaguis, Fulakounda et autres gardent l’authenticité de ce que nous sommes en tant que peuple. Ils ont résisté à l’acculturation, à l’érosion culturelle, aux assauts liés à l’islamisation et à l’introduction du christianisme. Ce sont eux les vrais Guinéens, et nous souhaitons leur rendre hommage », a-t-il expliqué.
Présent à la cérémonie, le directeur pays d’Expertise France, Nicolas Huet, a exprimé la fierté de son institution d’accompagner le ministère dans cette dynamique.
« Au nom de l’ambassade de France en Guinée et en Sierra Leone, du Centre culturel franco-guinéen et d’Expertise France, je voudrais vous exprimer nos sincères félicitations pour le lancement de cette belle initiative et réaffirmer notre engagement à vos côtés », a-t-il affirmé.
Il a évoqué le projet de musée virtuel et la numérisation du patrimoine guinéen. « Nous travaillons actuellement sur le recensement des œuvres du musée national, leur restauration et leur numérisation, tout en valorisant le patrimoine immatériel, les danses, les rythmes et les savoirs communautaires », a-t-il laissé entendre.
Balla Yombouno


