Le cinéma guinéen prépare sa relève. Ce vendredi 31 octobre 2025, au Centre culturel franco-guinéen, le coordonnateur du projet « Mouramanya, ça tourne en Guinée », Thierno Souleymane Diallo, a dévoilé la liste des trente jeunes sélectionnés pour bénéficier d’un accompagnement complet dans les métiers du cinéma. Ce programme, soutenu par l’ambassade de France en Guinée et en Sierra Leone, vise à créer un véritable écosystème cinématographique national.
« C’est un projet soutenu par l’ambassade de France en Guinée et en Sierra Leone, mais aussi par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Il consiste à mettre en place un laboratoire de création, de production et de post-production pour accompagner des jeunes Guinéens dans divers métiers du cinéma », a expliqué Thierno Souleymane Diallo.

Pendant neuf mois, ces jeunes apprenants seront formés à neuf métiers essentiels du cinéma : écriture de fiction et documentaire, réalisation, image, son, montage, direction d’acteurs, production exécutive, décor et régie.
« L’objectif, c’est de les accompagner à apprendre, mais aussi à fabriquer des films. Au sortir de ça, il faut qu’il y ait des films », a insisté le réalisateur du Cimetière de la pellicule, un film plusieurs fois primé à l’international.

Parmi les trente sélectionnés, l’enthousiasme est palpable. C’est le cas d’Alhassane Barry, choisi dans la catégorie “prise, mixage et montage son”, qui voit dans cette opportunité la continuité d’un rêve nourri depuis les bancs de l’Institut supérieur des arts.
« Depuis l’école, j’ai été très courageux. J’ai participé à beaucoup de tournages, notamment Le Cimetière de la pellicule. J’ai vu qu’il faut toujours se renforcer, car la connaissance ne se limite pas », confie-t-il avec fierté.
Enseignant en audiovisuel, Alhassane Barry ne cache pas son humilité.
« Ce n’est pas honteux d’apprendre avec ceux que tu as toi-même initiés. L’expérience m’intéresse plus que le gain. Les moyens viendront après », a-t-il affirmé.

« Mouramanya » ambitionne non seulement de former une nouvelle génération de professionnels, mais aussi de donner naissance à plusieurs œuvres : cinq documentaires, quatre fictions et une mini-série. Une manière concrète de prouver que le cinéma guinéen est en train de se (re)construire et, cette fois, ça tourne vraiment.
N’Famoussa Siby


