Une scène insoutenable a secoué, ce jeudi 20 novembre, le quartier Camayenne Mosquée, dans la commune de Dixinn. Le corps d’un nouveau-né de sexe féminin, encore relié à son cordon ombilical et à son placenta, a été retrouvé dans un sachet plastique noir, après avoir été tiré par des chiens qui tentaient de le dévorer. Une découverte qui a provoqué effroi, indignation et une avalanche de questions sur les circonstances réelles de la mort de l’enfant.
Aboubacar Sidiki Camara, témoin direct, raconte avec émotion.
« Vers 2 h du matin, je suis parti me laver et, à mon retour, j’ai trouvé deux chiens en train de tirer un sachet noir. Je me suis demandé ce qu’il y avait dedans. Je suis allé dans ma chambre pour prendre mon téléphone. J’ai allumé la lampe et j’ai regardé ce qu’il y avait dans le sac. J’ai découvert que c’était un bébé. J’ai pris un caillou pour chasser les chiens. J’ai appelé les enfants ; ils sont venus, mais ils ont eu peur. J’ai dit : “Ah, je ne sais pas d’où vient le corps de ce bébé” », a-t-il souligné.
Alertés, les habitants ont immédiatement entrepris des démarches avant même l’arrivée des services de sécurité. Un autre témoin aurait également aperçu des chiens traînant un sac noir.
« Nous avons mené des enquêtes. L’adjoint du chef de quartier et le chef de secteur sont venus. Nous leur avons montré le corps. Un monsieur a signalé qu’il avait vu un chien sortir d’un couloir avec le sac dans la gueule. Nous sommes partis dans la direction indiquée pour enquêter, mais nous n’avons pas vu de traces de sang, sûrement parce que le sac était fermé. C’est ici que le chien a tenté de l’ouvrir, jusqu’à ce que le sang coule », poursuit Aboubacar Sidiki Camara.
Arrivé sur les lieux, le colonel Mohamed Ndiaye, chef du service de la police technique et scientifique, a procédé aux constatations.
« Après vérification, il s’agit du corps d’un nouveau-né d’environ sept mois, de sexe féminin. Nous avons effectué les relevés photographiques avec le chargé des cellules de l’OPROGEM de Dixinn. Le procureur a été informé et nous a demandé d’alerter la médecine légale afin que les procédures administratives et judiciaires puissent être engagées. Le corps est bien développé, mais des traces de morsure de chiens sont visibles sur le dos. Nous ne savons pas si cela a causé la mort ou si elle est survenue au moment de l’accouchement. Nous avons sollicité le chef de secteur et le chef de la police judiciaire du commissariat central de Dixinn pour mener une enquête de voisinage, depuis ici jusqu’à la grande mosquée et dans tout le quartier, afin de retrouver le ou les responsables », a-t-il affirmé.
Pour tenter de remonter la piste, les agents ont poursuivi les recherches autour du couloir par lequel le sac aurait transité.
« Nous nous sommes immédiatement rendus au couloir d’où le chien serait sorti. C’est un long passage, et au bout se trouve une concession. Interrogés, les locataires expliquent que leur couloir ne se ferme pas, car une dame vend devant la concession la nuit. Les gens l’utilisent donc comme passage entre le camp Boiro et le quartier. Cela rend les choses difficiles », conclut le colonel Ndiaye.
Une enquête est en cours pour identifier l’auteur de cet acte inhumain et déterminer les circonstances exactes du drame.
Balla Yombouno


