Au lendemain des élections jugées pacifiques du 23 novembre, la Guinée-Bissau replonge dans l’incertitude. Dans une déclaration conjointe, l’Union africaine, la CEDEAO et le Forum ouest-africain des Sages dénoncent avec fermeté l’annonce d’un coup d’État militaire et exigent le respect du choix des urnes.
Dans une déclaration conjointe publiée ce mercredi 26 novembre 2025, les Chefs des Missions d’Observation Électorale de l’Union africaine et de la CEDEAO, ainsi que le Président du Forum ouest-africain des Sages, ont tiré la sonnette d’alarme après l’annonce d’un putsch par une partie de l’armée.
Dès l’entame, les signataires prennent soin de rappeler le bon déroulement du scrutin. Ils affirment avoir constaté « un vote ordonné, pacifique et conduit avec professionnalisme », saluant au passage « l’engagement civique remarquable du peuple bissau-guinéen », ainsi que le sérieux du personnel électoral, des forces de sécurité et des représentants politiques.
Mais cet élan positif a brutalement été interrompu. Les missions d’observation se disent « profondément préoccupées » par l’annonce d’un coup d’État alors même que le pays attendait la proclamation des résultats. Une rupture d’autant plus choquante que, précisent-ils, « les deux principaux candidats venaient de réaffirmer leur volonté de respecter le choix du peuple ».
Dans leur communiqué, les organisations régionales dénoncent sans détour « une tentative flagrante de perturber le processus démocratique », et invitent l’Union africaine ainsi que la CEDEAO à prendre « les mesures nécessaires pour restaurer l’ordre constitutionnel ».
Par ailleurs, les trois institutions appellent la population au calme et réaffirment leur engagement à accompagner la Guinée-Bissau dans cette période trouble. Elles insistent sur la nécessité de préserver « la paix, la stabilité et le bien-être du peuple bissau-guinéen » dans un moment jugé particulièrement sensible.
Signée par Filipe Jacinto Nyusi, Issifu Baba Braimah Kamara et Goodluck Jonathan, cette déclaration marque une mise en garde claire et pose les bases d’une mobilisation diplomatique face à un spectre de coup d’État qui ressurgit dans un pays déjà habitué aux turbulences politiques. Mais que peuvent-ils faire d’autres ?
N’Famoussa Siby


