A moins d’une semaine de l’élection présidentielle, la campagne du candidat Mamadi Doumbouya se poursuit à un rythme soutenu à l’intérieur du pays. Ce week-end, la délégation nationale de la Génération Mamadi Doumbouya (GMD), conduite par Amadou Oury Bah, a fait étape à N’zérékoré et Faranah, deux villes stratégiques où les responsables de la campagne entendent consolider leurs acquis politiques et électoraux.
A Nzérékoré, une mobilisation malgré une arrivée tardive
Vendredi 19 décembre, après un long trajet routier de plus de 450 kilomètres depuis Kankan, la délégation est arrivée à N’zérékoré aux environs de 21 heures. Malgré l’heure avancée, plusieurs centaines de militants et de sympathisants se sont mobilisés pour accueillir le cortège, traduisant, selon les organisateurs, un ancrage certain de la GMD dans la région forestière.

Le séjour a notamment été marqué par une visite chez le patriarche de la ville. En sollicitant la bénédiction des sages, les responsables de la campagne ont voulu inscrire leur démarche dans une continuité entre traditions locales et projet politique national. Un message qui a également été relayé lors du meeting organisé à Kerema, où Amadou Oury Bah, accompagné de son épouse Fatimatou Diallo et de plusieurs cadres du mouvement, s’est adressé à la jeunesse. Il a insisté sur la formation et l’emploi comme leviers du programme Simandou 2040, le pilier de la vision économique portée par le candidat.
Faranah, entre symboles politiques et organisation électorale
Dimanche 21 décembre, la délégation s’est rendue à Faranah, ville natale du premier président guinéen Ahmed Sékou Touré. Dans cette localité à forte charge symbolique, la campagne a pris un ton à la fois mémoriel et politique. Amadou Oury Bah a rappelé la restitution, par le président de la Transition, des clés de la résidence de feu Ahmed Sékou Touré à son épouse, Andrée Touré, un geste présenté comme un acte de réconciliation et de reconnaissance.
Selon le directeur de campagne, des propos du Sotikémo (chef coutumier) de Faranah traduisent bien ce sentiment : la ville, longtemps marginalisée, a retrouvé une place symbolique sous l’actuelle gouvernance. Un discours qui a trouvé un écho favorable parmi les militants présents.

Au-delà des symboles, les responsables locaux ont surtout mis en avant l’aspect organisationnel de la campagne. A ce jour, près de 300 rabatteurs ont été identifiés, formés et déployés dans la préfecture pour assurer la mobilisation électorale.
Une stratégie de terrain assumée
A Faranah, Karim Samoura, directeur préfectoral de campagne, a présenté les grandes lignes du dispositif mis en place pour encadrer les 167 595 électeurs inscrits. Il a notamment évoqué la formation de 1 880 délégués destinés à couvrir les 669 bureaux de vote, ainsi que la mise en place d’un système numérique de suivi des opérations électorales.
Fort du score de plus de 96 % enregistré lors du référendum constitutionnel, la GMD affiche désormais l’objectif d’un large succès dès le premier tour de la présidentielle. Le soutien financier annoncé du Sotikémo de Faranah pour la caution du candidat a été présenté comme un signal supplémentaire de l’adhésion des notabilités locales.
A quelques jours du scrutin du 28 décembre, la campagne du candidat Mamadi Doumbouya s’appuie ainsi sur une double dynamique : une forte présence de terrain et une structuration méthodique de l’appareil électoral. Une mobilisation partie pour se traduire en un plébiscite pour le candidat Mamadi Doumbouya.


