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SUSPENSION DES OPERATIONS MILITAIRES FRANÇAISES AU MALI : le président du Haut conseil des Maliens en Guinée demande l’appui des pays africains

Pour joindre l’acte à la parole, la France a officiellement suspendu sa coopération militaire bilatérale avec le Mali « à titre conservatoire et temporaire », ce jeudi 03 juin 2021. Une décision prise à la suite du « coup d’Etat dans le coup d’Etat » enregistré dans le pays en mai dernier. Malgré la suspension du Mali des instances sous-régionales, Mohamed Sidibé, responsable des Maliens en Guinée, tend lance un appel aux pays africains pour sauver son pays, aujourd’hui fragilisé par la montée en puissance des djihadistes et la crise sociopolitique.

La France a décidé de suspendre les patrouilles et les opérations anti-djihadistes en commun dans le désert malien, comme Takuba, ces forces spéciales françaises venues combattre et former les militaires maliens sur le terrain. La France met également fin jusqu’à nouvel ordre à ses missions de conseils et de formations, selon des sources bien informées. Mohamed Sidibé, président du Haut conseil des Maliens en Guinée, estime que présence des forces françaises n’empêche pas l’avancée des djihadistes. « La France, à un moment donné, a effectivement stoppé l’avancée des djihadistes. Les Maliens ont applaudi et on est sortis brandir le drapeau de la France. Mais par la suite, ça n’a pas évolué, parce que les djihadistes ont continué à sortir. Aujourd’hui, 80% du pays n’est pas sous contrôle de l’Etat [malien]. Et pourtant, il y a la France », a-t-il déclaré à nos confrères de Guineematin.com, ajoutant que Kidal n’est plus accessible aux autorités maliennes.

Pour lui, le combat au Sahel se fait à l’image de la politique de l’Autruche. « On ne peut dire que ces puissances ne peuvent pas combattre des mouvements. [C’est incompréhensible] qu’elles n’arrivent pas à les neutraliser alors que ces puissances ont des avions, des drones… Quand un mouvement se lève au Tchad, dans les heures qui suivent, vous voyez qu’il est neutralisé, parce que les informations sont données. Mais au Mali, malheureusement, ce n’est pas le cas. Donc, la communauté internationale juge les choses en fonction de ses intérêts ou en tout cas de ses humeurs », a dénoncé Mohamed Sidibé.

Poursuivant, il a tout de même salué le service rendu par la France au Mali. Cependant, il ne partage pas la position de Paris par rapport à l’évolution de la situation. « Ce qui m’intéresse, c’est que le peuple malien a eu besoin d’un changement, de rectifier la trajectoire de la transition, les militaires l’ont fait et on l’a approuvé. Maintenant, que la France approuve ou pas, ça n’engage qu’elle », a-t-il tranché.

Par ailleurs, il estime que la sanction des instances sous-régionales est contradictoire en ce sens qu’elle dit accompagner le pays pour respecter le délai de transition. « On n’a pas parlé d’embargo, mais de suspension du Mali dans les institutions de ces deux organisations. Comme vous le savez, les institutions de la CEDEAO par exemple, c’est la Commission, la conférence du Conseil des ministres et des chefs d’Etat ainsi que le Parlement de la CEDEAO. Ne pas participer à ceci, est-ce que ça ne fait pas des économies ? A quoi ça sert de payer des députés pour aller assister à des réunions dont les résultats sont connus d’avance ? », s’interroge-t-il.

Pour combler le vide laissé par la France, il demande le soutien des pays africains, notamment la Guinée. « Nous avons besoin de l’accompagnement des pays amis, notamment la République de Guinée. Nous avons des problèmes avec la France et les organisations affiliées à la France, mais nous avons tous besoin aujourd’hui de l’appui des pays africains, de l’appui des pays frères à travers une aide », a-t-il insisté.

A rappeler que la suspension des opérations de la force Barkhane au Mali est motivée par le dernier coup d’Etat opéré par le colonel Assimi Goïta le 24 mai 2021. Déclaré président de la République, chef de l’Etat par la Cour constitutionnelle, le colonel Goïta sera investi le 07 juin prochain.

Hawa Bah

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