Le dimanche dernier, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont conjointement annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Une décision qui demeure diversement appréciée. Mais pour ce qui est des Maliens vivant à Kankan, capitale de la région frontalière du Mali, le choix opéré par Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahmane Tiani est tout à fait salutaire.
Pour le président du consulat malien de Kankan, la rupture avec la CEDEAO est d’autant plus légitime que l’organisation sous-régionale n’a jamais œuvré pour le bonheur du Mali. Il fait part de ses proches qui, en réalité, à tout ce qu’on entend çà et là. A savoir, d’une part, le Mali n’a pas d’aide de la part de la CEDEAO durant son combat contre le djihadiste, et d’autre part, que l’organisation est à la solde de la France. Et cette dépendance vis-à-vis du pays de Macron, est ce qui fiat qu’aux yeux de Saïdou Nourou Diallo, « rien ne bouge à la CEDEAO. Si la CEDEAO était pour nous, elle n’aurait pas continué à nous imposer des embargos. Nous ne sommes pas le seul pays à avoir connu le coup d’État, alors pourquoi n’avons-nous pas le même sort que les autres pays en transition », s’interroge-t-il ?
Moussa Sinayoga, secrétaire général des Maliens de Kankan soutient la décision des trois pays. Pour lui, les dirigeants actuels de la CEDEO ont oublié ou abandonné les objectifs pour lesquels les pères fondateurs de l’organisation avaient cette dernière sur pied. « Ils avaient pour objectif d’unir toutes les nations autour de leurs intérêts. Dans ce cas, si un pays voit son intérêt menacé et que l’institution ne fait aucun effort pour satisfaire ce pays, il a toutes les raisons de se retirer. C’est une décision qui a été bien réfléchie et qui nous évitera le pire », dit-il.
Michel Yaradouno
