L’ouverture des classes pour l’année scolaire 2025-2026 a eu lieu ce lundi 6 octobre sur toute l’étendue du territoire national. À Kankan, la reprise s’est déroulée dans une atmosphère plutôt calme. Dans la majorité des établissements publics et privés de la commune urbaine, l’affluence des grands jours n’était pas au rendez-vous. Peu d’élèves ont répondu à l’appel du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation. Une faible mobilisation qui pourrait s’expliquer par la pluie qui s’est abattue sur la ville dans la matinée.
De l’école primaire Fallaye Traoré à Almamy Samory Touré, en passant par Morifindjan Diabaté et Farako 1, le constat était le même : très peu d’apprenants présents, certains établissements comptant à peine une poignée d’élèves. En revanche, les enseignants et les responsables d’écoles étaient bien mobilisés pour la reprise. Dans certaines classes visitées, les premiers cours avaient déjà démarré devant un public restreint.
Face à la vétusté de plusieurs établissements, des responsables ont profité des jours précédant la rentrée pour procéder à des travaux d’assainissement et de nettoyage. À l’école primaire Soundiata 1, située dans l’enceinte du camp militaire de Kankan, seules quatre salles de classe sont actuellement disponibles. Une situation préoccupante, selon le directeur de l’établissement, Ibrahima 9 Kourouma.
« Nous faisons face à d’énormes difficultés. Nous avions huit salles auparavant, mais aujourd’hui seules quatre sont fonctionnelles. Les tôles et les murs sont très dégradés. Voir les enfants étudier ici est risqué. Nous faisons de notre mieux pour entretenir ce que nous pouvons afin d’accueillir les élèves », a-t-il confié.
Malgré cette reprise timide, les autorités éducatives locales se veulent optimistes. L’inspecteur régional de l’éducation par intérim estime que la rentrée est globalement réussie.
« Nous avons sillonné plusieurs écoles publiques et privées de la ville. Nous avons constaté une présence encourageante d’élèves, signe de l’engagement des apprenants et des encadreurs. Je rappelle aux parents et aux élèves que l’année commence dès aujourd’hui : il faut se préparer dès ce 6 octobre pour en récolter les fruits dans neuf mois », a-t-il déclaré.
De son côté, Almamy Malick Camara, directeur de cabinet du gouvernorat de Kankan, a salué la détermination des acteurs du système éducatif et a invité les parents à jouer pleinement leur rôle dans le suivi de leurs enfants.
Pendant ce temps, au marché Sogbè, plusieurs parents s’activent encore pour l’achat des fournitures scolaires. Un constat confirmé par certains vendeurs, dont Mohamed Diakité.
« Il y a une grande différence cette année. Les clients se font rares, mais on n’a pas le choix. Tout le monde se plaint en ce moment », sourit-il.
Michel Yaradouno