Après la sortie médiatique virulente de l’ancien président de la transition guinéenne, le général Sekouba Konaté, qui n’a pas épargné son ancien compagnon Moussa Dadis Camara ni Cellou Dalein Diallo, accusé par lui d’être directement impliqué dans la vente d’Air Guinée et d’avoir reconnu les faits, le journaliste historien Amadou Djouldé Diallo a réagi avec vigueur à ces propos de l’ancien chef de la junte.
Lisez sa réaction :
Dites à Sekouba Konaté de se taire. J’ai aussi de graves révélations à faire sur lui. Je suis témoin oculaire de la conversation téléphonique qu’il a eue avec un grand ethno de sa communauté dans la nuit du 24 décembre 2008, soit deux jours après la prise du pouvoir par le CNDD, au sujet du choix du Capitaine Moussa Dadis Camara comme Chef de la junte.
Si je parle, Dadis pourrait être acquitté par le tribunal de l’histoire et Sekouba Konaté porterait une grande part de responsabilité historique dans bien des événements douloureux survenus sous le CNDD, et bien avant, sous le régime du Général Lansana Conté.
J’attends encore ses révélations sur Cellou Dalein Diallo. Alors je vais délier ma langue pour montrer à Sekouba Konaté qu’il n’est pas le détenteur exclusif de la vérité historique de ce pays. Halte au chantage. Trop c’est trop.
Qu’il se souvienne qu’il y a des années, il m’avait invité à couper le jeûne chez lui, en banlieue parisienne, contre un article qu’il me demandait de faire sur lui. C’est lui-même, au volant de sa voiture, qui m’avait raccompagné à la gare TER pour rejoindre mon hôtel Campanile sur l’Avenue des Flandres dans le 19ᵉ arrondissement. Il m’a donné 500 euros, tout en réitérant sa colère contre le Général Nouhou Thiam, qui n’aurait pas exécuté le plan qu’il avait conçu. Il me dira que ce dernier était pourtant son cousin.
Je venais de Clermont-Ferrand, où j’étais en séjour, pour répondre à sa fameuse invitation. Je le voyais pour la première fois de ma vie. J’ai encore, quelque part dans un coin de ma tête, le souvenir de notre long entretien, au cours duquel c’est lui, comme piqué par une mouche, qui me faisait des aveux.
Non, ne vous trompez pas : Sekouba Konaté est loin d’être ce qu’il prétend.
Alors, l’heure de parler est-elle venue ? Assurément, oui. En attendant la publication très prochaine de mon livre, actuellement en phase d’édition, sur mon arrestation et ma détention à la Maison Centrale de Conakry du samedi 27 février au mercredi 19 mai 2021 par le régime d’Alpha Condé. Les raisons historiques et sociologiques de cette privation de liberté y figurent en bonne place. Les rôles de Sekouba Konaté dans un contexte élargi y sont également analysés.
Un Général ne parle pas. Il assure le commandement des troupes et des peuples vers de nouveaux rivages. Le Général Lansana Conté ne parlait pas. Le Général Mamadi Doumbouya ne parle pas. Mais, certainement confronté au dur maintien d’un standing, El Tigre semble avoir perdu sa tigritude au profit d’effluves langagières dépressives.
Un adage dit que quand tu danses avec un aveugle, il faut le piétiner de temps en temps, pour qu’il sache qu’il n’est pas seul sur la piste. Wassalam.
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