Un drame familial d’une rare violence s’est produit ce lundi 17 novembre 2025 à Bouré Boukaria, un district relevant de la sous-préfecture de Kintinia, situé à 30 km de Siguiri. Un père de famille de 48 ans a été grièvement blessé au cou par son propre fils.
Sur les lieux du drame, Gnadika Traoré, voisin et témoin direct, raconte la scène avec émotion.
« Je suis voisin avec la victime. Vers 14h, j’étais à mon lieu de travail quand ma femme est venue m’informer que le fils de M. Sidibé voulait le tuer. Je me suis précipité pour me rendre sur place. En arrivant, le jeune m’a pointé un couteau en menaçant de me poignarder si j’entrais. J’ai alors appelé du renfort. Avec les gens du quartier, nous avons réussi à le maîtriser et à attacher ses mains avant d’envoyer la victime à l’hôpital. La foule voulait lyncher le jeune Abou sur place, mais heureusement la police est intervenue et l’a sauvé », témoigne-t-il.
Au poste de santé de Boukaria, l’agent de santé Bakary Camara décrit l’état du blessé.
« À 14h, nous avons reçu un homme égorgé qui saignait abondamment. À l’examen, il était clairement égorgé, mais heureusement le canal du cou n’a pas été touché. Nous avons fait tout ce qui était possible ici, mais il doit être évacué à Siguiri parce qu’il a perdu beaucoup de sang », explique-t-il.
Allongé sur son lit d’hôpital, la gorge bandée, le père, Baba Sidibé, revient difficilement sur ce qui s’est passé.
« C’est mon fils, il s’appelle Abou Sidibé. Il a passé la nuit avec son frère Ali. Ce matin, Ali m’a dit qu’Abou parlait seul toute la nuit, comme quelqu’un qui n’est pas mentalement stable ou qui prend des médicaments. Ils travaillent ensemble dans la mine, mais ils ont jugé qu’Abou ne pouvait pas travailler aujourd’hui et qu’il devait rester auprès de moi, avant qu’on ne l’envoie se faire soigner dans un village. Moi-même, je suis malade depuis deux mois et je suis couché à la maison. J’ai accepté. Je lui ai acheté du riz le matin, il a mangé. Vers 13h, je lui ai remis 10 000 GNF pour aller boire du café. À son retour, il est venu vers moi avec un couteau en disant qu’il allait me tuer aujourd’hui. Il s’est jeté sur moi ; on s’est battu. Il m’a poignardé au cou mais il n’a pas pu m’égorger complètement. Les gens sont arrivés à temps pour l’arrêter. Je suis âgé de 48 ans », a-t-il déclaré.
La victime a été transférée d’urgence à l’hôpital de Siguiri pour des soins plus avancés.
Le jeune agresseur, Abou Sidibé, a été mis à l’abri par la police afin d’éviter un lynchage.
Ibrahima Camara, depuis Siguiri


