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Boffa : immersion au cœur du centre de fumage de poisson où les femmes luttent pour survivre

À 115 kilomètres de Boké, dans la commune urbaine de Boffa, la pêche n’est pas seulement une activité économique : c’est une véritable colonne vertébrale de la vie locale. Pour éviter les pertes et tirer profit des produits de la mer, douze femmes se sont organisées en un centre de fumage installé au niveau du débarcadère. Une activité essentielle… mais exercée dans des conditions extrêmement difficiles.

Lors du passage de notre correspondant, le constat est sans appel : déterminées, expérimentées, mais lourdement pénalisées par le manque d’équipement, ces fumeuses de poisson travaillent dans un environnement hostile, presque sans soutien.

Le centre de fumage de Boffa, enveloppé de chaleur, de fumée et d’odeurs marines, est un espace rudimentaire où ces femmes, souvent mères de famille, passent des heures à transformer le poisson frais en produit fumé. Au milieu des braises et des nuages de fumée, M’Mahawa décrit leur quotidien éprouvant :

« La fumée nous fatigue beaucoup ici. Il n’y a pas d’aération. Nous n’avons pas de table de travail, il nous manque des couteaux, des seaux… bref, nous manquons presque de tout », confie-t-elle.

Parmi ces travailleuses, Djenabou Bangoura cumule 25 ans d’expérience dans le fumage et le séchage du poisson. Cette activité est sa seule source de revenus. Elle explique également les réalités du marché.

« Comme vous le voyez, il y a des poissons à 100 000, 200 000, d’autres à 50 000, 20 000 ou 25 000 francs », a-t-elle détaillé, faisant référence aux différentes qualités proposées.

Le four traditionnel, construit il y a six ans, est essentiel pour garantir la texture et la saveur recherchées. Mais il reste rudimentaire, tout comme l’ensemble des installations. Les conditions de travail demeurent précaires, et les appels à l’aide sont nombreux. Adama Soumah, l’une des fumeuses, lance un cri du cœur.

« C’est ici que nous cherchons notre quotidien, c’est ici que nous gagnons notre vie. Beaucoup viennent nous voir, mais après, on ne reçoit aucune aide. Nous n’avons jamais bénéficié d’un appui », a-t-elle interpellé.

Malgré la chaleur suffocante, le manque de matériel et l’absence totale de soutien institutionnel, ces femmes du débarcadère de Boffa continuent de se battre pour améliorer leurs conditions de travail. Elles réclament la modernisation du centre (meilleure aération, équipements adaptés, appui financier ) afin d’augmenter leur production, réduire les risques sanitaires et garantir des revenus plus stables.

Leur détermination force le respect, mais leur combat demeure ignoré.

Mamadou BAH, depuis Boké

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