Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui avait annoncé par voie de presse avoir été victime d’un coup d’État, est arrivé au Sénégal jeudi 27 novembre, au lendemain du putsch militaire survenu au palais présidentiel. Mais derrière l’annonce officielle, certains opposants et mouvements citoyens dénoncent une manipulation : selon eux, il s’agirait « d’un faux coup d’État » orchestré par le président et l’armée pour empêcher la publication des résultats électoraux donnant gagnante l’opposition.
Cette thèse gagne encore en crédibilité après les déclarations du Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko. Ce vendredi, à l’Assemblée nationale, il n’a pas mâché ses mots. À l’inverse du président Diomaye Faye, qui s’est aligné sur la position de la CEDEAO en évoquant une « prise du pouvoir par des éléments de l’armée », Sonko affirme que « tout le monde sait que ce qui s’est passé en Guinée, c’est une combine », a-t-il déclaré.
Selon le Premier ministre, il est impératif que le processus électoral en Guinée-Bissau reprenne normalement.
« Que la commission dise celui qui a gagné et que ceux qui ont été arrêtés, comme Domingos Simões Pereira, qui n’était même pas candidat mais qui a été arrêté et privé de ses médicaments, soient libérés. Pour ce qui est de la CEDEAO, vous savez ce que j’en pense », a-t-il ajouté.
Sous la pression internationale, Domingos Simões Pereira, chef du PAIGC et figure centrale de la coalition PAI Terra-Ranka, a été libéré vendredi, après deux jours de détention dans un lieu tenu secret.
N’Famoussa Siby


