La tension est montée d’un cran ce lundi 8 décembre 2025 à Kankan. Plusieurs dizaines d’élèves des établissements publics ont investi les rues pour exprimer leur colère face à l’arrêt prolongé des cours dans leurs écoles. Déterminés à se faire entendre, ils se sont rendus dans plusieurs établissements privés afin d’en faire sortir les apprenants.
Les écoles privées 2MS, Emmanuel, Saint Jean, La Fontaine ou encore Bandjou Keita ont été prises d’assaut dès les premières heures de la matinée. Cailloux en main, ces jeunes manifestants, majoritairement des garçons, ont perturbé les cours, forçant les enseignants et encadreurs à interrompre les activités pédagogiques.
S’ils ont refusé de s’exprimer à la presse, leurs motivations ne font aucun doute : ils dénoncent plusieurs semaines sans cours dans le public, alors que les élèves du privé poursuivent leur programme normalement.

Au Groupe scolaire privé Emmanuel, la tension a failli dégénérer sans l’intervention rapide des forces de défense et de sécurité.
« Nous étions en classe quand on nous a informés que des élèves de Samory venaient pour lancer des cailloux. Nous leur avons demandé de nous laisser sortir calmement, car nous suivons le même programme et affrontons les mêmes examens nationaux. Mais ils n’ont pas voulu coopérer, et c’est là que tout a dégénéré », relate Michel Millimono, élève à Emmanuel.
Au complexe 2MS, les traces du passage des manifestants sont encore visibles.
« On a eu très peur. Mais grâce à Dieu, personne n’a été touché », confie un encadreur encore sous le choc.
Dans plusieurs quartiers de la ville, des pick-up de la gendarmerie sillonnent désormais les écoles pour prévenir de nouveaux incidents. Pendant ce temps, aucune réaction officielle des autorités éducatives n’a encore été publiée.
Michel Yaradouno


