En ce mois de mars, dédié aux droits des femmes, Ledjely.com a rencontré des dames qui évoluent dans des domaines autrefois réservés exclusivement à des hommes. Au Centre de formation professionnelle (CFP) de Donka, nous avons rencontré des maçonnes, des mécaniciennes et des électriciennes.
Toutes formatrices depuis plus de 5 ans, elles sont unanimes sur les capacités des femmes à pratiquer des métiers « difficiles » ou « à risques ».
La quarantaine révolue, Kadiatou sylla est mécanicienne. Un métier qu’elle a découvert dès le bas-âge, grâce à son père lui-même mécanicien. C’est ce dernier qui lui a transmis l’amour de ce métier. « Je répare des voitures depuis longtemps. Mais j’ai commencé à enseigner ce métier au CFP depuis 2015 », explique-t-elle.
« Mon père a été mécanicien d’engins lourds pendant 40 ans. Je le regardais souvent travailler et c’est comme ça que j’ai aimé le métier. Je me suis dit que je serais mécanicienne quand je serais grande (…) C’est à travers ce métier que je paie la scolarité de mes enfants. Et j’appuie mon mari dans la dépense familiale », ajoute la mère de famille.
Maçonne et formatrice dans le même centre depuis plus de 5ans, Finda Tolno a participé à la réalisation de plusieurs chantiers. Elle reconnaît les difficultés auxquelles les femmes qui exercent cette activité peuvent faire. Mais rien ne la décourage à exercer la maçonnerie car c’est sa passion. « Loin de moi l’idée de me comparer aux hommes, mais je peux faire tous ce qu’ils font. En plus, voir des maisons débout, c’est ce que j’aime. Les femmes ont l’habitude de déléguer tous les travaux difficiles aux hommes, ce n’est pas normal. La femme aussi peut soulever des briques et construire une maison, rien ne l’en empêche. Il suffit juste de suivre les formations nécessaires et d’avoir confiance en soi », souligne la jeune femme, fière de son métier.
Tourne-vice en main, Assiatou Diallo s’attelle a réparer une prise électrique. C’est en pleine activité qu’elle nous reçoit. « Il y a un fil qui était déconnecté dans la prise électrique et cela a créé un court-circuit. Donc, c’est ce que je viens de réparer », explique-t-elle avant de préciser que cette petie bricole lui a rapportée 20 000 francs guinéens en quelques minutes.
« C’est un métier à risque, mais je l’aime ! Aucun membre de ma famille n’est électricien. C’est un métier que j’ai choisi par amour depuis 2008 et je ne le regrette pas (…) Il n’y a pas de métiers spécialement faits pour les hommes ou pour les femmes. Il faut juste aimer ce que l’on fait », conclut-elle.
Asmaou Diallo