On croyait bien que les autorités avaient, à la suite des dernières négociations avec les centrales syndicales, obtenu un certain répit de la part de la classe ouvrière. Surtout que la grève de l’inter-centrale de l’éducation récemment initiée n’avait pas eu le succès qu’en escomptaient les responsables syndicaux. Sauf qu’en dépit de ce flop, d’autres mouvements émergent du lot pour faire part de leurs revendications qu’ils soumettent aux autorités. C’est le cas de l’Unité d’action syndicale (UAS) composée de plusieurs centrales syndicales qui, profitant de la célébration, en différé de la fête internationale du travail, a posé des doléances le 28 mai dernier. Autour du thème ‘’Protection du travail et travail décent’’, la cérémonie qui s’est déroulée au palais du peuple était présidée par la conseillère du ministère de la Fonction publique et du Travail, représentant le ministre.
Dans son speech de circonstance, Abdoulaye Sow, porte-parole de l’Unité d’action syndicale (UAS), a expliqué le choix du thème de la célébration de la journée. « Cette année encore l’unité d’action syndicale a choisi de porter ses efforts sur ce thème ‘’Protection du travail et travail décent’’, dans l’optique de voir s’améliorer dans notre pays les conditions de travail et d’existence de chaque travailleuse et travailleur ». En effet, poursuit-il : « Aujourd’hui, rien que les retraités de Guinée peinent à survivre à cause de la précarité de leurs pensions calquées sur un salaire modique ou sur un SMIG dérisoire qui ne permettent même pas de payer les factures d’électricité et d’eau ».
Conséquence, l’Unité d’action syndicale a présenté à l’occasion un cahier de doléances dont les principaux points sont entre autres :
- La création de la Commission nationale des contrats de la fonction publique ;
- La création du conseil supérieur de la fonction publique ;
- L’application de la loi L0027 ;
- L’arrêt des licenciements abusifs dans les entreprises et sociétés, en violation flagrante des textes régissant les relations de travail ;
- Le déplafonnement de la pension de retraite à la caisse nationale de sécurité et le paiement de celle-ci mensuellement ;
- L’arrêt immédiat des tracasseries policières et autres corps de sécurité sur les axes routiers, pratiques qui refont surface ;
- La revalorisation des pensions de la fonction publique pour assurer la survie des retraités ;
- La relance les activités de la SOTELGUI ;
- L’adoption d’une politique d’emploi et d’insertion des jeunes pour lutter contre l’exode rural et la migration irrégulière ;
- La révision du code du travail qui ne s’adapte plus à certaines réalités du moment ;
- L’organisation des élections sociales afin de déterminer la représentativité des centrales syndicales ;
- L’amélioration du pouvoir d’achat du travailleur au regard de la cherté de vie,
- L’ouverture sans délai des négociations avec l’intersyndicale de l’éducation autour des différents points de revendication.
Prenant la parole pour la circonstance, Nansira Camara, conseillère et représentante du ministre de la Fonction publique, a indiqué que la commémoration de la journée du 1er mai est une occasion pour les uns et les de jeter un regard attentif sur les relations professionnelles dans tous ces aspects, au sein du pays. Cette commémoration, dit-elle, « demeure un cadre d’échanges pour l’amélioration de la qualité du dialogue social »
Balla Yombouno