En marge d’une visite effectuée par le ministre de la Justice dans leurs locaux ce jeudi 21 juillet 2022, les magistrats de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), qui s’occupent depuis quelques temps des gros dossiers de détournements présumés de fonds publics, n’ont pas manqué de relever quelques difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions. Au nom de tous les magistrats qui constituent cette juridiction, Noël Kolomou, a fait état de plusieurs manquements qui empêcheraient le bon fonctionnement de cette cour.
Devant le ministre Charles Wright, celui qui préside la CRIEF n’a pas tremblé ! Noël Kolomou a noté le manque, entre autres, « de formation continue pour son personnel, d’une bibliothèque bien fournie, de logements administratifs, de véhicules de service pour tous ses membres, le faible niveau de la sécurité du personnel et le manque de service technique d’appui, des groupes électrogènes, du budget de fonctionnement ainsi que le non réajustement du traitement salarial des membres ».
Des réclamations qui sont tout à fait légitimes aux yeux du ministre de la Justice. À en croire Charles Wright, si le personnel de la CRIEF doit être indépendant et à l’abri de toute tentation liée à la corruption, il serait tout simplement nécessaire que ces derniers jouissent d’un certain niveau de conditions de travail. C’est ainsi qu’il a rassuré tout le personnel de trouver les mesures incitatives pour prendre en compte ces recommandations. « Vous gérez des dossiers de milliards, si l’Etat ne se bouge pas, vous serez tentés par la corruption », a indiqué l’ancien procureur général près la Cour d’appel de Conakry.
Aliou Nasta