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CARREFOUR AMBIANCE : arnaque policière en bandes organisées !

Les tracasseries policières – expression qui renvoie à un ensemble englobant tout à la fois le racket et l’extorsion de ressources – ont toujours fait partie des plateformes revendicatives du syndicat des transporteurs en Guinée. Mais le phénomène persiste. D’autant que la capitale, Conakry, elle-même n’en est pas épargnée. C’est en tout cas ce qui résulte du constat fait par notre rédaction au niveau du carrefour ambiance, qui fait la jonction entre les quartiers huppés de Nongo et Lambanyi, dans la commune de Ratoma.  

Les faits rapportés ici remontent précisément au samedi 20 août dernier. Après quasiment une semaine de pluie ininterrompue, cet après-midi-là, le ciel de Conakry est quelque peu dégagé. Les environs du carrefour Ambiance sont donc plus animés que les jours précédents. Et c’est dans cette atmosphère plutôt normale que déboulent subitement des policiers relevant du Commissariat de police de Nongo, à bord de leur pick-up. Le moteur à peine coupé, les neufs agents qui en étaient occupants mettent pied à terre. Formant un petit groupe autour de celui qui devait être leur responsable, ils se dirigent vers une des cabanes du coin. Trois d’entre eux reviennent nous retrouver dans le café au bout de quelques minutes. De leur échange, on réalise qu’ils viennent de se partager un butin. De l’argent qu’ils ont récolté on ne sait où. Soupçonnant que le butin dont il était question est le fruit d’un racket de citoyens, je me mets alors en devoir d’observer les agents qui régulent la circulation.

Très vite, je découvre que l’extorsion de fonds est un gagne-pain au niveau de ce carrefour. Si vous y êtes arraisonné et que vous avez le malheur de n’avoir pas sur vous votre permis, votre carte grise, que vos chaussures ne sont pas fermées ou que vous n’avez pas d’extincteur dans votre véhicule, vous devez payer. Le montant à débourser se négocie. Cela dépend de l’impatience du conducteur. S’il est plutôt pressé de s’en aller, le montant se situe autour de 100 000 GNF. Mais si attendre ne lui dit pas grand-chose, il peut s’en tirer en payant deux fois moins. Or, les amandes pour de telles infractions devraient être payées au profit du Trésor public.

Très souvent, ces négociations sont accompagnées de chaudes altercations. Comme celle de ce jour-là entre le conducteur d’un véhicule non immatriculé et un agent. Le chauffeur ne tenait pas du tout à s’arrêter. Mais quand le policier a donné un coup de pied dans le pare-chocs arrière, il était si irrité que lui et l’autre passager en sont sortis pour faire part de leur protestation. Ils sont aussitôt interpellés et installés à l’arrière du pick-up de la police. « Si c’était la nuit, je n’allais pas hésiter à tirer sur toi », a lancé le policier en direction du conducteur.

Ce dernier continuait en effet à assener qu’il est en règle. Si son véhicule n’a pas de plaque, ce serait parce qu’il venait à peine de le sortir du parc où il l’a acheté. « J’étais même prêt à descendre du véhicule pour vous montrer le reçu, mais c’est votre comportement qui est de nature à irriter », se défend le chauffeur.

À quel corps de la police revient la régulation de la circulation routière ?

La régulation de la circulation serait-elle une activité plutôt juteuse ? En tout cas, elle attire au-delà des agents de la police routière. D’ailleurs, ce samedi-là, ce sont des agents venus expressément du commissariat de Nongo qui étaient en première ligne. A un jeune qui pose explicitement la question, un officier de la police routière lui répond : « Ils sont là parce que nous n’avons pas suffisamment d’agents. C’est pourquoi il nous en faut assez. Il y a quelques minutes, nous n’étions que deux à nous occuper de la circulation. Si nous avons suffisamment d’agents, ils ne viennent pas ». Pourtant, des agents de la policière étaient là en grand nombre.

D’ailleurs, un citoyen s’empresse de dévoiler la stratégie des agents. « C’est devenu une habitude. Ils viennent quasiment tous les jours vers la soirée. Ils disent ouvertement chercher la dépense. Certaines fois, ce sont eux-mêmes qui créent l’embouteillage », explique-t-il.

Mohamed Sylla

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