Bombardé gouverneur de la région de Kankan 48 heures seulement après le coup d’Etat du 5 septembre 2021, le général à la retraite, Aboubacar Diakité est le premier à faire les frais des derniers soubresauts sur fond de revendication du courant électrique dont la ville de Kankan a été le théâtre. En effet, il a été suspendu hier ce mercredi 5 avril par le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, pour ‘’Inaction’’. La décision Mory Condé a été relayée via les médias d’Etat.
Quelqu’un devait payer et pour l’instant, c’est le gouverneur de Kankan qui en fait les frais. Pendant la durée de sa suspension, Aboubacar Diakité a été momentanément remplacé par le directeur de cabinet du gouvernorat.
Difficile de cerner cependant cette fameuse inaction qui est reprochée au gouverneur. Aurait-on voulu que dans sa réponse aux manifestations, le premier responsable de la région fasse davantage dans la fermeté ? Ou bien, ce serait qu’il a manqué d’anticipation ? En tout cas, certaines langues disent lui reprochent de n’avoir pas suffisamment su prendre la mesure de la contestation et conséquemment d’essayer de l’étouffer. Notamment en prenant langue avec certains meneurs qu’il fallait sensibiliser afin d’éviter d’en arriver à ces mobilisations nocturnes inédites dans la ville d’origine du président de la Transition. Les manifestations ayant été d’autant plus mal vécues que certains contestataires ont symboliquement incendié l’effigie du colonel Mamadi Doumbouya.
Après un tel crime de lèse-majesté, le cas de Kankan devait servir d’exemple. Et le gouverneur l’aura appris à ses dépens !
Michel Yaradouno kankan pour ledjely.com