Célébrée le 24 mars de chaque année, la journée mondiale lutte contre la tuberculose a été célébrée en différé ce samedi 10 juin 2023, dans la préfecture de Kindia. Ayant pour vocation à sensibiliser sur l’épidémie mondiale de tuberculose et à intensifier les efforts pour l’éliminer la journée a été célébrée en présence des autorités administratives, sanitaires, des partenaires techniques et financiers ainsi que plusieurs citoyens de la cité des agrumes (Kindia).
C’est sous le thème empreint d’espoir ‘’Oui nous pouvons mettre fin à la tuberculose !” que cette journée mondiale de lutte contre la tuberculose s’est tenue à Kindia. Après une prestation scénique des artistes qui ont livré des messages relatifs à la possibilité de soigner la tuberculose et le chemin à entreprendre quand on est atteint de cette maladie, le conseiller principal du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a en premier pris la parole pour rappeler que les soins se rapportant à la tuberculose sont gratuits. « Pour le traitement de la tuberculose, il est gratuit. Cela veut dire que malgré ce qui se passe au sein de notre pays, nous vivons actuellement dans la transition, sachez qu’à travers le chef du Gouvernement, Dr Bernard Goumou, cette tradition de gratuité est encore maintenue. Cela veut dire que la santé de la population est au cœur des actions du gouvernement de la transition. Sur ce, il faut également saluer et remercier surtout nos partenaires qui nous accompagnent en tout temps, ils participent dans le financement de la lutte contre la tuberculose, dans la distribution des médicaments et ils participent dans la prise en charge de tous nos patients, que ça soit à Conakry ou à l’intérieur du pays », a déclaré Dr Bachir Kanté.
Pour dédramatiser la maladie et démontrer qu’on peut en guérir, la journée a également été meublée par des témoignages poignants de personnes guéries et en situation de traitement. Des personnes qui ont bénéficié de sacs de riz, en guise de cadeau.
Dans sa prise de parole, le Directeur Pays de Plan International Guinée, Médard Ouinsavu, a axé son intervention autour du thème de cette année, à savoir ‘’Oui, nous pouvons mettre fin à la tuberculose !’’. « Ce thème nous interpelle tous à l’action et à œuvrer pour l’amélioration des conditions socio-sanitaires des populations vulnérables et à risque de l’infection par le Mycobacterium tuberculose, responsable de la tuberculose. La tuberculose reste encore un problème important de santé publique malgré les avancées enregistrées en matière de dépistage et de prise en charge de cette maladie, de la coïnfection VIH/tuberculose et des cas de résistance aux antituberculeux. Plusieurs défis persistent encore parmi lesquels on peut citer: la sous notification des cas, le nombre de plus en plus important de cas de tuberculose multi résistante identifiés parmi les patients, la forte mortalité parmi les cas de tuberculeux coinfectés par le VIH, la faible notification des cas infantiles et l’insuffisance d’informations sur la situation de la tuberculose chez les groupes particuliers comme les prisonniers, les personnes handicapés et déplacées ainsi que les migrants », déclare celui dont l’institution est la principale récipiendaire de la subvention du Fonds mondial au compte du nouveau mécanisme de financement (NFM3) pour la lutte contre la tuberculose et de la prévention du VIH/SIDA.
Si en matière de lutte contre la tuberculose, les défis demeurent très importants, il y a que les efforts que consent les autorités et leurs partenaires techniques et financiers ne sont pas négligeables non plus. Ainsi, à en croire le représentant-pays de Plan International Guinée, rien qu’au titre de l’année écoule, les actions suivantes ont été menées sur le front de la lutte contre cette maladie :
- La formation de 30 médecins et 70 infirmiers des hôpitaux préfectoraux, régionaux ainsi que des grands hôpitaux de Conakry sur les stratégies de dépistage de la tuberculose dans les groupes à risque et les populations vulnérables à Kindia ;
- La formation des relais communautaires dans les districts sanitaires et les 5 communes de Conakry sur la stratégie DOTS ;
- La communication pour un changement de comportement y compris sur les thématiques du genre, de l’inclusion et des droits humains ;
- L’organisation de campagnes de sensibilisation des populations et de plaidoyer des leaders d’opinions, dans les capitales régionales.
Selon le conseiller principal du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, chaque jour ce sont 4100 personnes qui meurent de tuberculose dans le monde. D’où l’importance de ne relâcher la dynamique visant à l’éradiquer de la planète.
Aboubacar Dramé
