Le président de la transition, Général Mamadi Doumbouya a nommé Amadou Oury Bah dit Bah Oury au poste de Premier ministre, chef du gouvernement dans la soirée du mardi 27 février 2024. Une nomination qui intervient une semaine après l’annonce de la dissolution du gouvernement Goumou que les citoyens apprécient diversement, à Conakry.
Bah Oury va désormais déménager à la primature. « Je pense que M. Bah Oury a la qualité et la carrure pour diriger la primature pendant cette transition », estime Boubacar Bah, que nous avons abordé dans un café, en haute banlieue de Conakry. Le nouveau chef de gouvernement, pourrait néanmoins, à en croire notre interlocuteur, se heurter à un obstacle : « Je ne pense pas qu’il disposera de la liberté nécessaire pour apporter l’expérience qu’il a pour sortir par la grande porte de cette transition ».
Arborant un maillot du Syli national, son téléphone Samsung dans la main gauche, Mamadou Baldé salue en Bah Oury, un « fin politicien qui a fait ses preuves dans le passé avec le gouvernement de Lansana Conté ». Mais Baldé doute trop des militaires qui l’ont nommé pour prédire un succès de la mission assignée au leader de l’UDRG. « Là où Mohamed Béavogui a échoué, j’attends de voir les premiers pas de Bah Oury pour me faire une meilleure idée », lâche-t-il, sceptique.
Outre sa casquette politique, le nouveau chef du gouvernement est un économiste. « Il s’agit d’un premier ministre qui a le profil économique. C’est un ancien directeur des ressources humaines de la BICIGUI. Il connaît le système financier et bancaire. Il a une aptitude professionnelle qui lui permet d’élaborer des projets pour pouvoir absorber les 7 milliards de Dubaï », assure, confiant, un autre citoyen qui a souhaité garder l’anonymat.
Néanmoins, pour réussir sa mission, Bah Oury devra s’entourer d’hommes « expérimentés prêts à travailler tout de suite. Il faut donner aux travailleurs l’amour du service rendu », suggère Mamadou Baldé.
Mais pour Boubacar Bah, le premier travail du nouveau Premier ministre devrait consister à « créer un climat de confiance entre l’Etat et les acteurs sociaux en faisant le dialogue inclusif, puis travailler uniquement pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
N’Famoussa Siby