Quand, le vendredi dernier, le ministre porte-parole du gouvernement, en conférence de presse, a dénoncé le fait que, selon lui, 80 % des citoyens ne payaient les factures d’électricité, certains, via les résultats, lui avaient rappelé que l’Etat était en cela le pire exemple. Eh bien, d’une certaine façon, le ministre de l’Energie en personne vient de trancher entre les deux camps. En effet, ce lundi 8 juillet 2024, en marge de la plénière du conseil national de la Transition consacrée à l’examen et à l’adoption de plusieurs projets et accords de prêt notamment celui relatif au financement du projet d’amélioration de l’accès de l’électricité en Guinée forestière, Aboubacar Camara a révélé d’importants arriérés de factures impayées par l’administration guinéenne.
Dans son intervention, le ministre Aboubacar Camara a indiqué tout d’abord que depuis 2021-2022, l’Etat n’a pas investi pour accroître les capacités de production des barrages. « Après les deux barrages (Kaleta et Souapiti), il n’y a pas eu d’investissement dans le secteur de l’électricité…Donc les besoins ont augmenté », a-t-il fait observer.
L’autre facteur qui plombe le secteur, ce sont bien les factures impayées. Mais en la matière, l’Etat est le plus à blâmer. « De janvier à juillet 2024, aucun département ministériel n’a payé sa facture », a soutenu Aboubacar Camara.
Or, la piste de la privatisation d’EDG n’est pas non plus viable, selon le ministre. « Personne ne veut acheter l’EDG », a-t-il martelé en effet de manière péremptoire. En somme, a-t-il résumé : « Il y a tout un ensemble de facteurs aujourd’hui qui, réunis, font que quand on prend l’explosion du dépôt, le changement climatique, l’augmentation des besoins et le manque d’investissement qui n’a pas suivi par rapport aux besoins, ces facteurs réunis nous ont plongés dans ces situations. Au-delà de la gouvernance d’EDG, c’est un aspect effectivement qu’il faut aborder ».
C’est dire donc que même au sein du gouvernement, tout le monde n’a pas le même diagnostic. Il en découle qu’en termes de solution, les pistes sont tout aussi divergentes.
N’Famoussa Siby