Ses photos inondent les réseaux sociaux depuis le lundi. Mamadou Adama Sow, 22 ans, aurait été touché par balle avant de rendre l’âme à l’hôpital. Vitrier de profession, à en croire sa famille, il revenait de son lieu de travail, quand il est tombé au milieu d’affrontements entre jeunes manifestants et les forces de l’ordre au niveau de à Dar-Es-Salam, le lundi, journée ville morte appelée par les forces vives de Guinée.
Rencontrée ce mardi à Bambeto, dans la commune de Bambeto, sa sœur, encore sous le choc, revient sur les faits. « Il a été tué entre le pont et Hamdallaye carrefour. Trop c’est trop. Ces policiers ne cherchent même pas à faire la différence. Sinon, il est très facile de discerner entre manifestant et un passant. Qu’ils sachent qu’ils vont tôt ou tard mourir eux aussi. Qu’ils arrêtent d’endeuiller les familles. Je suis certaine que mon frère était celui qui allait nous sortir de la pauvreté », confie Rouguiatou Sow, en colère et plutôt impuissante.
Alors que tout le monde, autour d’elle, son visage à elle, renvoie davantage la tristesse. Pour la mère du défunt, la peine et la douleur sont sans doute plus grandes encore. Mais elle trouve la force de se confier à notre équipe. « On m’a juste dit qu’il a été tué par balle. C’est le métier vitrier que je retiens de lui. A ma connaissance, il n’a jamais lancé des cailloux. Je demande aux autorités de m’aider à retrouver le meurtrier de mon fils. Moi seule, je ne peux pas mener cette enquête. Si justice n’est pas faite, je laisserai la justice divine trancher. Je n’ai pas eu beaucoup d’enfants. C’est pratiquement lui qui prenait soin de moi. Je suis persuadée que s’il n’avait pas été tué, il allait toujours continuer à prendre soin de moi », lâche Fatoumata Binta Diallo.
Mamadou Adama Sow a été inhumé hier mardi au cimetière de Koloma, dans la commune de Ratoma. Du côté des autorités, aucune réaction autour de cette mort pour le moment.
Aliou Nasta