Au nombre des invités qui ont pris part à la plénière du Conseil national de la Transition, ce samedi 24 août 2024, consacrée à l’examen du Document de programmation budgétaire pluriannuelle, il y avait l’opérateur économique Mamadou Aliou Bah plus connu sous le nom de “Super Bobo”. Occasion dont il a profité pour y faire une intervention truffée de dénonciations et de révélations. Sans qu’on ne sache cependant quel en était l’objectif.
Dans un langage direct et sans filtre celui qu’on surnom affectueusement “El Hadj Bobo Lopi”, a d’abord prêché l’union entre les opérateurs économiques et le gouvernement. Il y va du bonheur de la Guinée, selon lui. « Il faut qu’on travaille ensemble. Si chacun fait son travail, il n’y aura pas de problème. Et surtout un lobby entre hommes d’affaires et État pour que nous puissions travailler et aider notre pays », préconise-t-il.
Investisseur majeur dans plusieurs pays de la sous-région dont le Sénégal, Super Bobo regrette que la Guinée, pays à potentiel agricole grâce à sa pluviométrie abondante, demeure néanmoins à la traîne dans la production et l’exportation de certains produits agricoles. « On n’a même pas un avion-cargo pour transporter les produits guinéens. La Guinée est le seul pays où il pleut presque 9 mois mais où on vend trois bananes à 20.000 GNF », dénonce-t-il.
Il s’élève aussi contre le faible recouvrement des impôts en Guinée, du fait de la corruption, selon lui. « Depuis 1984, je n’ai pas demandé de diminuer le droit de douanes ou d’impôts. Il faut que le Guinéen paie l’impôt. On ne paie pas du tout l’impôt. Si moi je paie mais que l’autre, à côté, parce qu’il se connaît avec le président Mamadi Doumbouya ou bien c’est son parent, ne paie pas. Comment on va s’en sortir », s’interroge-t-il ?
Sans qu’on ne sache nécessairement à quelle fin, l’opérateur économique a révélé aussi à l’occasion être un des acteurs financiers du référendum constitutionnel que Lansana Conté avait organisé en 2003 pour faire sauter le verrou qui l’empêchait d’aller au-delà de son second mandat. « Le référendum organisé sous le régime Lansana Conté, c’est nous, opérateurs économiques qui l’avions financé. L’Etat n’a payé aucun franc. A l’époque, j’étais au patronat, j’ai dit aux Libanais de payer 509 millions, au Groupe Bolloré, (de donner) 500 millions, aux indiens, 500 millions. On a obtenu plus de 3 milliards et le reste des 2 milliards, Conté a dit au gouvernement de les prendre en charge. Le coût pour le référendum était de 5 milliards », déclare-t-il.
Enfin, il appelle à la fin de l’ostracisme basé sur une supposée collaboration d’un tel ou d’un tel autre avec les régimes précédents. « On dit que l’Etat, c’est la continuité ; mais si on dit que ceux qui ont travaillé avec Lansana Conté ou Alpha Condé, qu’on les met de côté, parce que ce sont des peuls ou autres, ça ne sera pas une bonne chose », croit-il.
N’famoussa Siby