La rentrée scolaire 2024- 2025 est fixée au mercredi 25 septembre en Guinée. Mais à Kankan, les vendeurs de fournitures scolaires ne ressentent pas cette effervescence.
Finalement, en cette veille de reprise des classes, c’est à chacun ses défis. Quand, le directeur préfectoral de l’éducation de Kankan met en avant le déficit en matière d’enseignants et de salles de classe, du côté des parents d’élèves, on crie plutôt à la cherté de la vie. Un contexte difficile que les vendeurs de fournitures scolaires constatent eux aussi avec la rareté des clients devant leurs échoppes et étals. Ce, à moins d’une semaine de la rentrée annoncée. Mohamed Camara que nous avons interrogé au marché Dibida, se plaint : « La date d’ouverture des classes est proche, mais le marché est lent alors que la date fixée par le gouvernement est le 25 septembre. Jusqu’à présent, nous ne voyons pas les parents d’élèves ».
Au marché Sogbè non plus, la morosité ambiante contraste avec la proximité de la date de la rentrée scolaire. Devant les fournitures exposées par Mama Kany Cissé, quelques parents s’arrêtent certes quelquefois. Mais ils se limitent à demander les prix. « On a des sacs de 50 000, 60 000 voire de 100 000 GNF. Quand les parents sont informés, ils disent que c’est cher et qu’ils allaient revenir mais ne le font plus. Des paquets de cahiers et de stylos sont là, mais rien ne bouge. Chacun pleure et on se demande où on va. L’année passée était meilleure », estime la vendeuse.
Avec les cinq élèves et un étudiant sous son toît, Élisabeth Touré ne se plaint pas pourtant. « Certes, on a des problèmes financiers, mais on n’a pas d’excuse pour ne pas offrir à nos enfants ce qui est de leur droit. Je n’ai pas remarqué d’augmentation de prix parce que je suis à ma première année ici. Contrairement à Conakry, il y a de la différence mais là-bas, c’est la capitale et je peux comprendre », confie la mère de famille.
La situation est telle que Mohamed Camara pense que la rareté des clients pourrait provenir des rumeurs de report de la date d’ouverture des classes. « Il y a des rumeurs d’un report de la date d’ouverture qui circulent. Les parents d’élèves sont dans le doute. Ils refusent d’acheter des fournitures pour des enfants et font face à autres préoccupations », indique le vendeur.
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com