Très tôt dans la matinée de ce Samedi, 5 octobre 2024, les citoyens de Kamakoulou, un district de la commune rurale de Kamsar situé à la rentrée de la ville, ont bloqué la circulation routière et ferroviaire pendant plusieurs heures avant de se raviser après une médiation des autorités locales. Une situation qui a paralysé la circulation et impacté les usagers de ce tronçon qui se rendaient dans leur lieu de travail.
Ces manifestants, composés en majorité de femmes appuyées par une poignée de jeunes réclament l’électrification de leur district qui semble être dans l’oubli. A l’aide de pneus et des bois morts, elles ont érigé des barricades sur le chemin de fer mais également la route.
Après le lancement du réseau électrique Kaléta-souapiti dans le cadre du projet sous-régionale d’interconnexion électrique de l’OMVG en 2022, la ville de Boké dispose du courant électrique 24h/24. Une situation devenue pesante et inconcevable pour les citoyens de Kamakoulou. Car leur localité, située juste à la rentrée de la cité industrielle de Kamsar, ne bénéficie pas de cet avantage de l’interconnexion. « Nous voulons le courant comme tous les autres bénéficiaires. Tous les conducteurs électriques qui alimentent la ville de Kamsar traversent notre localité. On nous impacte et puis ils nous oublient pourtant nous sommes un district de cette commune rurale. C’est pourquoi on est sorti exprimer notre colère. Nous irons jusqu’au bout. Nous demandons à nos responsables de tout faire pour électrifier notre ville », dénonce une manifestante.
Cette manifestation qui a duré des heures a durement impacté les usagers de la route. Notamment pour certains qui se rendaient dans les marchés hebdomadaires. C’est le cas d’Aminata Sylla. « Nous sommes bloqués ici alors qu’on voulait rejoindre le marché pour faire le petit négoce ce matin. Il faut éviter les manifestations dans ces zones minières », dit-elle. « Ce district doit avoir le courant dans les conditions normales. Le train minéralier ne doit pas s’arrêter aussi. ça va impacter notre économie », ajoute-t-elle.
Venu tenter de calmer les manifestantes, le vice-président de la délégation spéciale de la commune rurale de de Kamsar a soutenu que ce district ne figurait pas sur la liste des localités devant bénéficier de cette première phase d’extension du courant électrique. Avant de les exhorter au calme. « Leur district ne fait pas partie du projet de cette première phase d’extension du réseau électrique. Nous demandons à la population au calme et à la retenue. Ils ne sont pas oubliés, ils ont juste été omis. Mais il y a le deuxième projet qui va venir, leur situation sera prise en compte », a-t-il promis.
A signaler que c’est suite à l’intervention des autorités locales que les femmes ont levé le blocus.
Mamadou Bah, depuis Boké