Le Général Mamadi Doumbouya, président de la transition, a accordé ce vendredi 28 mars 2025 à travers un décret une grâce présidentielle à Moussa Dadis Camara, l’ex-leader militaire qui avait dirigé le pays entre 2008 et 2009 après le décès du président Lansana Conté, pour raisons de santé. Cette grâce intervient quelques mois après la condamnation de Moussa Dadis Camara, le 31 juillet dernier, par le Tribunal criminel de Conakry, pour sa responsabilité dans les atrocités commises lors du massacre du 28 septembre 2009.
Le massacre, survenu lors d’un rassemblement au stade de Conakry, est l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire récente de la Guinée. Des centaines de personnes, voire plus, ont été tuées, tandis que des milliers d’autres ont été victimes de viols, de tortures et d’autres formes de violences. Les forces de sécurité, sous le commandement de Moussa Dadis Camara à l’époque, ont réprimé dans le sang cette manifestation pacifique, provoquant une onde de choc qui a traversé la communauté internationale.
Dadis Camara avait été accusé de crimes contre l’humanité, en raison de son rôle de commandant en chef des forces armées au moment des faits. Son implication directe dans l’organisation et la répression sanglante de ce rassemblement a été un élément central de sa condamnation.
Cependant, la décision de l’accorder la grâce présidentielle pourrait soulever des interrogations au sein de l’opinion publique guinéenne et au-delà.
D’un côté, des partisans de la réconciliation nationale pourraient estimer que cette mesure pourrait permettre de tourner la page d’une période sombre de l’histoire du pays. De l’autre, de nombreux proches des victimes du massacre du 28 septembre 2009 ainsi que des acteurs de la société civile pourraient dénoncer cette décision.
À noter que l’ancien chef de la junte avait été condamné à 20 ans de prison.
A suivre !