Suite à l’adoption, le 23 décembre 2024, du volet recettes du projet de loi de finances initiale (PLFI) 2025, les travaux d’examen se sont poursuivis sur le volet dépenses. Des travaux menés par la Commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire du Conseil national de la transition (CNT). Le rapport a été présenté ce 31 décembre 2024 par le rapporteur général, l’honorable N’Gouamou Fabara Koné, et la loi a été adoptée. Cette plénière a connu la présence des membres du gouvernement et de certains membres du CNRD.
Les dépenses pour l’année 2025 s’élèvent à 43 469,09 milliards de GNF, soit une augmentation de 12,47% par rapport aux prévisions de la loi de finances rectificative (LFR) 2024. Cela représente 16,41% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Cette hausse est le résultat d’une stratégie visant à soutenir la transition économique et sociale, tout en renforçant la gouvernance publique et la gestion des finances publiques.
Le budget général, qui constitue la majeure partie des dépenses, est évalué à 42 254,94 milliards de GNF, en augmentation de près de 5 000 milliards par rapport à l’année précédente. Les dépenses sont réparties entre les dépenses courantes (64,44% du budget) et les dépenses d’investissement (35,56%).
Les dépenses courantes, d’un montant de 27 227,90 milliards de GNF, enregistrent une augmentation de 14,97%. Cette progression est principalement expliquée par l’augmentation des charges financières liées à la dette, les dépenses de personnel, les dépenses de biens et services, et les dépenses de transfert. Les charges financières de la dette s’élèvent à 2 155,98 milliards de GNF, en hausse de 43,15%. Cette augmentation est en grande partie due au remboursement des obligations du Trésor.
En ce qui concerne les dépenses de personnel, elles sont évaluées à 10 710,81 milliards de GNF, en hausse de 1 270,50 milliards, pour refléter les augmentations salariales prévues, dont une revalorisation de 30% en 2024 et une provision pour une augmentation supplémentaire de 5% en 2025. Les dépenses de biens et services atteignent 5 463,10 milliards de GNF, soit une augmentation de 26,85%, principalement due à l’intégration des dépenses liées à la transition fiscale et à l’augmentation des crédits alloués aux ambassades. Les dépenses de transfert, quant à elles, s’élèvent à 8 898,01 milliards de GNF, pour financer notamment la subvention de l’électricité, les pensions civiles et militaires, et les bourses d’études.
Les dépenses d’investissement du budget général sont estimées à 15 027,03 milliards de GNF, en hausse de 10,57%. Ces dépenses concernent principalement les projets de développement, financés à hauteur de 46,90% par des ressources intérieures et 53,10% par des ressources extérieures. Ces projets visent à améliorer les infrastructures routières et à renforcer les capacités des ministères. Les dépenses d’investissement hors projets, qui se chiffrent à 1 798,55 milliards de GNF, connaissent une hausse de 15,99% et portent sur des fonds spécifiques tels que le Fonds d’entretien routier (FER), les prises de participation de l’État, et les acquisitions de matériels pour diverses institutions.
Les dépenses des budgets d’affectation spéciale, incluant des fonds pour le développement local et minier, s’élèvent à 1 214,15 milliards de GNF, marquant une baisse de 11,75% par rapport à 2024. Parmi ces fonds, on trouve le Fonds national de développement local (FNDL) et le Fonds d’investissement minier (FIM), qui enregistrent des hausses respectives de 12,06% et 12,06%.
Le solde budgétaire du PLFI 2025 présente un déficit de 8 292,94 milliards de GNF, soit 3,13% du PIB. Ce déficit sera entièrement couvert par un financement net provenant des emprunts intérieurs et extérieurs, informe le rapport.
Thierno Amadou Diallo