Le délai imparti pour le retour à l’ordre constitutionnel dépassé en Guinée, le comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) au pouvoir, dirigé par le général Mamadi Doumbouya, a perdu toute légitimité aux yeux des Forces vives de Guinée. Dans cette optique, les acteurs qui composent cette structure sociopolitique ont encouragé leurs adhérents à se désengager de l’ensemble des institutions de la transition. Contacté par notre rédaction ce jeudi 16 janvier 2025, Dr Sékou Koureissy Condé, président de l’Alliance pour le renouveau national, encourage plutôt le dialogue dans le but d’harmoniser les points de vue.
Cette volonté affirmée des acteurs politiques qui forment les Forces vives de Guinée ne semble pas être la solution, estime l’ancien médiateur de la République. « J’aurais souhaité que ceux qui sont déjà dans les institutions puissent rester pour finir. Ils ont fait l’essentiel, c’est-à-dire qu’ils ont participé à l’élaboration du projet de constitution, ils ont participé à sa vulgarisation. Qu’ils partent, qu’ils restent, c’est bien, mais ils ont fait l’essentiel. Donc pour nous, il serait important maintenant qu’on passe à la phase des discussions, des négociations :qui veut quoi exactement ? Mais dire que cela ne peut pas se faire autour d’une table, ça, ce serait dommage », a-t-il indiqué.
L’ancien ministre de la Sécurité, qui s’emploie à restaurer la confiance parmi les acteurs de la vie sociopolitique guinéenne en vue d’un véritable dialogue politique interguinéen, nourrit l’espoir que cette initiative constitue la réponse appropriée pour résoudre la crise guinéenne.
« Ces réactions ponctuelles ne peuvent pas freiner le processus de construction du dialogue. Au contraire, ce sera un élément de plus à prendre en compte et en considération. Ce que nous allons faire, c’est de les amener à une meilleure compréhension par rapport à ça. Pour leur dire encore une fois ce que nous souhaitons, ce que nous pensons, ce que nous estimons bon pour eux et pour nous tous. Mais dire vous avez bien fait, vous avez mal fait, ça c’est un parti pris, c’est une prise de position », a-t-il soutenu.
Cette volonté est déjà appuyée par plusieurs formations politiques, indique Dr Sékou Koureissy Condé. « Déjà, il y a une quarantaine de partis politiques et d’organisations de la société civile qui adhèrent à cette démarche-là, ça, c’est déjà quelque chose. Maintenant, nul n’est indispensable dans un processus de paix », dit-il. Avant d’ajouter : « Nous estimons évidemment que le poids électoral, l’ancienneté, il y a beaucoup de critères qui entrent en considération, bien sûr. Mais pour faire la paix, et ça, personne n’est indispensable. La paix n’est pas suspendue à la volonté d’une unité. Voilà. Vraiment, j’espère toujours qu’on va se comprendre ».
N’Famoussa Siby