Ce mercredi 22 janvier 2025 a marqué le début des débats dans l’affaire de l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation accusé de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite, ainsi que de l’ex-DAF du département, devant la chambre judiciaire à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Toutes les accusations dirigées contre l’ancien ministre ont été rejetées par ce dernier. Au cours des plaidoiries, les avocats du Dr Ibrahima Kourouma ont demandé la libération de leur client. L’agent judiciaire de l’État s’opposera de nouveau à cette volonté tout en demandant le versement d’une caution de 100 milliards de GNF.
« Pour sa mise en liberté, on n’a pas demandé beaucoup. On a juste demandé 100 milliards de francs guinéens. Le montant détourné va au-delà, il y a 12 millions de dollars aussi en jeu, n’oubliez pas cela », dit-il.
D’ailleurs, Me Pépé Lamah, agent judiciaire de l’État, promet de faire de nouveaux déballages lors de la prochaine audience qui, selon lui, feront « trembler » la partie adverse.
« Évidemment, nous ne sommes pas dans de bonnes dispositions pour en faire une bonne exploitation, raison pour laquelle nous n’avons pas été à mesure de poser des questions aux prévenus. Certainement, avec le temps qui nous est imparti à présent jusqu’au 29 janvier, nous serons à même de nous préparer conséquemment et de venir confondre les prévenus avec les éléments du dossier. Nous avons des éléments du dossier qui nous confortent davantage et nous allons faire de nouveaux déballages qui vont certainement faire trembler la défense de ces deux prévenus », soutient l’avocat.
Les avocats de l’ancien ministre crient à l’injustice vis-à-vis de leur client qui a passé 33 mois à la maison centrale de Conakry.
« C’est de l’injustice pure et simple. Je me dis que c’est un règlement de compte. Il faut se dire la vérité. Ce n’est pas le droit qu’il s’agit maintenant. Sinon, c’est clair quand même, c’est pourquoi on a demandé au juge, de seulement chercher à voir dans le dossier si sa détention est régulière, qu’il le maintienne en détention. Mais si sa détention est irrégulière, qu’il lui remet en liberté. Ça fait 33 mois qu’il est en détention », a déclaré Me Soufiane Kouyaté.
Finalement, la Cour a rejeté la mise en liberté du prévenu sollicitée par sa défense et a renvoyé l’affaire au 29 janvier 2025 pour la suite des débats.
Ibrahima Kourouma est donc retourné à la maison centrale où il est détenu depuis 33 mois. Quant à son co-accusé Mohamed V Sankhon, il est rentré chez lui. Il comparaît libre dans ce dossier.
Balla Yombouno