Il s’agit d’une révélation qui crée un malaise sans précédent au sein de l’opinion publique. Alors que les autorités de transition ont axé tous leurs efforts sur cette thématique, il apparaît que le programme Simandou 2040, tel qu’il se présente actuellement, en effet, n’est qu’une coquille vide. Un programme qui n’existe pas. La mise au point a été faite par le président de la Commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire du Conseil national de la transition, organe qui fait office de parlement en Guinée.
Intervenant dans un panel au Forum économique d’émergence magazine, le conseiller Hamidou Camara a soutenu qu’après des échanges avec le département du Plan et de la Coopération internationale, il ressort que « pour le moment, c’est un programme qui n’est même pas rédigé, étant donné qu’il n’est ni quantifié, ni valorisé », a-t-il déclaré.
Poursuivant, le conseiller mentionne qu’à date, « on ne sait pas combien coûte le programme. Je prends un exemple sur le PRI (programme de référence intérimaire) qui a été adopté le 15 décembre 2022. C’est un programme de 268 projets évalués pour 108.000 milliards. À date, on ne sait pas combien de projets le programme Simandou 2040 contient et combien il va coûter », a-t-il expliqué.
Partant de là, le conseiller ne peut en tirer qu’une seule conclusion : « Pour nous et pour le moment, c’est un programme qui n’existe pas. C’est pourquoi, il y a quelques jours, je disais à monsieur le ministre qu’on ne parle plus du PRI. Pourtant, à l’instant où je vous parle, la Guinée a un programme de développement qu’on appelle le programme de référence intérimaire (PRI) qui arrive à terme le 31 décembre 2025… Nous (CNT) avons été saisis sur la convention du projet minier Simandou. Mais le programme Simandou 2040, nous ne sommes pas encore saisis, parce que ce n’est pas encore rédigé ».
Dans la foulée, le président de la commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire du CNT a révélé également les insuffisances du programme de référence intérimaire (PRI). Selon lui, ce programme qui devrait normalement coûter un financement à hauteur de 108.000 milliards de GNF, le gouvernement guinéen devait mobiliser 70.000 milliards et 30.000 milliards au niveau des partenaires. Ce qui semble se heurter à une difficulté.
« La Commission des affaires financières du CNT a fait un exercice pour se rassurer de la mise en œuvre de ce programme. Et il s’est avéré que sur 268 projets prévus, seulement 62 sont réalisés à date. Ça veut dire que nous sommes à 23%… Nous sommes très forts pour planifier de belles choses, mais très faibles pour mobiliser les ressources pour y faire face. Le PRI coûtait 108.000 milliards. Dans ce montant, l’État guinéen devrait mobiliser 70.000 milliards et lever à partir des bailleurs de fonds, 30.000 milliards. Lorsque le Premier ministre est passé au CNT, j’avais pris le soin de lui poser la question de savoir comment ils allaient mobiliser les fonds étant donné que nous sommes en transition. Il avait répondu qu’ils allaient organiser une table ronde à Dubaï pour mobiliser des fonds », soutient-il.
N’Famoussa Siby