Des perturbations pourraient survenir dans les travaux de construction de la route à deux voies Dalabani-Kankan centre, d’une longueur de 12 kilomètres. Une manifestation des employés a été constatée sur le lieu ce jeudi 12 mars 2024. Cette manifestation spontanée est l’occasion pour ces employés de dénoncer les conditions de vie difficiles auxquelles ils font face depuis plusieurs semaines.
Ce mercredi matin, des pères de famille désemparés ont fait part de leur désarroi. Avec des salaires ridicules, un manque de jours de congé ou une absence de couverture médicale, les manifestants affirment souffrir de tout ce que la société en charge de ce projet leur inflige. Ansoumane Diakité, camionneur dans la trentaine, fait partie des manifestants et témoigne de nombreuses difficultés liées à son métier.
« Nous quittons nos familles à 6 heures et rentrons tardivement. Nous travaillons ici, mais en retour, on ne gagne rien. Quand tu te blesses, personne ne te regarde. Ces Chinois sont venus pour avoir de l’argent et, nous, en retour, ce ne sont que des souffrances que nous endurons », dénonce ce travailleur.
À en croire notre interlocuteur, le salaire perçu à la fin du mois est très dérisoire. Par la même occasion, il dénonce une inégalité dans le traitement du personnel.
« Nous sommes payés par hasard ici. Personne ne connaît son salaire fixe. J’ai perçu le mois passé 800 000 GNF, le précédent 700 000 GNF, et c’est comme ça. J’ai un ami qui a reçu 600 000 GNF ce mois-ci et un peu plus celui de janvier. On n’a aucun jour de repos et c’est du lundi au lundi. Nous n’allons rien détruire, mais nous serons là jusqu’à l’amélioration de nos conditions de travail », promet ce manifestant.
Tous nos efforts pour obtenir la version de l’entreprise Henan Chine, accusée dans cette affaire, n’ont pas abouti.
Michel Yaradouno, depuis Kankan