Une nouvelle alerte vient d’être lancée par le Pool des avocats de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Dans un communiqué, les conseils du principal parti d’opposition en Guinée dénoncent ce qu’ils qualifient d’«atteinte grave aux libertés fondamentales» à la suite de l’interpellation, le 8 avril, de sept de ses responsables à Tanéné Bouramayah, préfecture de Dubréka.
Leur seul tort ? Avoir tenu une réunion politique de routine et publié un message de soutien à leur président, Elhadj Cellou Dalein Diallo, sur les réseaux sociaux. Ces faits, pourtant anodins dans toute démocratie digne de ce nom, ont suffi à déclencher une convocation par la brigade territoriale de la gendarmerie nationale.
« Le Pool des avocats de l’UFDG tient à souligner que cette interpellation constitue une violation manifeste des libertés de réunion et d’expression, droits fondamentaux reconnus par la Charte des partis politiques», indique le communiqué, rappelant que l’UFDG n’est nullement suspendue et agit dans le strict respect de la loi.
En effet, le parti dispose d’un certificat officiel du ministère de l’Administration du Territoire (MATD) qui l’autorise à exercer pleinement ses activités, à l’exception du congrès suspendu par décision de justice. Cette décision, rendue le 28 février dernier, est une mesure conservatoire en attendant le jugement du 9 mai sur le litige interne au sein du parti. Rien, donc, ne justifie l’entrave aux activités de ses structures locales.
« Il est crucial de rappeler que l’UFDG ne figure pas parmi les partis politiques suspendus par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). L’UFDG, bien que faisant l’objet d’une observation, dispose d’un certificat délivré par le MATD l’autorisant à exercer librement ses activités politiques en attendant l’organisation de son congrès dans un délai de quarante-cinq (45) jours. Cette organisation du congrès constitue d’ailleurs le seul point restant à régulariser sur les dix-sept (17) griefs initialement soulevés par le MATD», souligne le pool des avocats.
Alertés, les avocats du parti ont saisi l’auteur des convocations, le colonel Salif Sylla. Un échange direct a permis de rétablir, temporairement du moins, la liberté d’action de la fédération concernée. Mais l’UFDG ne décolère pas : le respect des droits politiques ne devrait jamais dépendre de négociations ou de «bons offices», mais être garanti par l’État lui-même.
Le communiqué rappelle enfin que toutes les activités politiques – réunions, assemblées, manifestations – restent légales et autorisées. Cette position a d’ailleurs été affirmée publiquement par le Président de la Transition lui-même lors de son discours du 31 décembre 2024.
N’Famoussa Siby