Une attaque armée d’une rare audace a secoué la Guinée le 12 avril dernier. Un groupe de six hommes lourdement armés, vêtus de noir et circulant à bord de véhicules maquillés aux couleurs des forces de sécurité, a intercepté un pick-up appartenant à un orpailleur sur l’axe Kindia-Mamou, précisément à Kolentin. Le commando a neutralisé les occupants du véhicule, désarmé l’agent de sécurité chargé de l’escorte, et s’est enfui avec la somme colossale de 21 milliards de francs guinéens.
Face à ce coup de force soigneusement organisé, les autorités judiciaires n’ont pas tardé à réagir. À la demande du parquet général près la Cour d’appel de Conakry, une enquête en flagrance a immédiatement été ouverte, mobilisant l’ensemble des forces de sécurité : Gendarmerie nationale, Police nationale et services spécialisés.
Selon le parquet de Kaloum, les premières heures de l’enquête ont été intenses : constatations sur les lieux, auditions de témoins, perquisitions ciblées et arrestations en série, y compris au-delà des frontières. Grâce à une coordination exemplaire, notamment avec les autorités de Sierra Leone, plusieurs suspects ont pu être identifiés et interpellés.
À ce jour, souligne le communiqué du parquet, sept individus ont été déférés devant le parquet du Tribunal de Première Instance de Kaloum. Inculpés de vol à main armée, détention illégale d’arme, association de malfaiteurs, recel et complicité, ils ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction en charge du dossier. Les chefs d’accusation s’appuient sur de nombreux articles du Code pénal, signe de la gravité des faits reprochés.
Si une partie du commando est désormais sous les verrous, les investigations se poursuivent activement pour retrouver tous les complices de cette attaque soigneusement planifiée. Les autorités judiciaires tiennent à rassurer la population : tout est mis en œuvre pour traduire les auteurs de cet acte criminel devant la justice.
Ce braquage, qui illustre l’ampleur des enjeux liés à la sécurité des flux financiers en Guinée, constitue un signal d’alarme pour les autorités. Il rappelle aussi la nécessité d’une vigilance renforcée sur les corridors stratégiques, souvent pris pour cibles par des bandes organisées.
N’Famoussa Siby
