L’Organisation de secours aux handicapés de Guinée (OSH-Guinée) a organisé, du 3 au 5 juin, un atelier de formation destiné à renforcer les capacités des organisations de personnes handicapées (OPH) en matière de plaidoyer pour les droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) ainsi qu’en techniques de levée de fonds. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Services inclusifs de santé sexuelle et reproductive pour les personnes en situation de handicap en Guinée », financé par Amplify Change. Quinze OPH ont pris part à cette session.
Selon Bangaly Camara, directeur exécutif de OSH-Guinée, cette formation répond à une urgence sociale. « Les personnes handicapées, qui représentent environ 1,5 % de la population guinéenne, font face à un accès extrêmement limité aux services de santé sexuelle et reproductive », a-t-il souligné. Ce manque d’accès s’explique par plusieurs barrières, notamment infrastructurelles, communicationnelles, sociales et professionnelles. Il évoque également la stigmatisation, les stéréotypes persistants et le manque de formation des prestataires de santé sur la prise en charge adaptée aux personnes handicapées.
L’objectif de la formation, précise M. Camara, est de « renforcer les capacités des OPH à influencer les politiques publiques en matière de droits sexuels et reproductifs, tout en leur donnant les moyens de mobiliser des ressources financières pour accomplir leur mission de défense des droits des personnes handicapées », a-t-il précisé.
Le module sur la levée de fonds, notamment, a permis d’initier les participants aux mécanismes de recherche de financement. « Nous avons partagé avec eux les leviers essentiels pour approcher les bailleurs et présenter des projets pertinents », a-t-il expliqué.
En parallèle, les techniques de plaidoyer ont occupé une place centrale dans la formation.
« Nous avons aussi développé les techniques de plaidoyer parce que nous nous inscrivons dans une dynamique d’induire des changements systémiques en matière d’accès des personnes handicapées aux services de santé sexuelle et reproductive », a-t-il ajouté.
Parmi les bénéficiaires de la formation, Mamadou Samba Diallo, président de l’Association des personnes de petite taille, s’est dit particulièrement satisfait.
« Cette formation est venue au bon moment. Au cours de ces trois jours, nous avons appris plein de choses, notamment comment nous devons formuler les plaidoyers par nous-mêmes auprès des bailleurs pour nous soutenir dans nos différents projets, car nous avons eu les outils nécessaires », a-t-il soutenu.
Mariama Ciré Diallo
