A quelques heures de la célébration de l’Aïd al-Adha, appelée Tabaski, l’imam Al Houseine Saddam Soumah de la mosquée Bilal de Yattaya a livré des conseils et des éclaircissements sur les pratiques religieuses liées à cette fête, mettant en avant les valeurs de partage qui l’accompagnent.
L’imam a d’abord souligné l’importance du jeûne du jour d’Arafat, qui précède la Tabaski :
« C’est aujourd’hui le jour d’Arafat » a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agit du huitième jour du pèlerinage. Selon lui, « jeûner avant la fête de la Tabaski est une sunna du Prophète ».
Bien que non obligatoire, ce jeûne est fortement recommandé. « C’est un jeûne qui n’est pas obligatoire, mais c’est une sunna très appréciée par le Prophète », a-t-il expliqué. Il a ajouté que ce jeûne « efface deux années de péchés : ceux de l’année passée et ceux de l’année à venir »
L’imam a précisé que cette pratique concerne uniquement les musulmans qui ne sont pas en pèlerinage à La Mecque, car « ceux qui sont à La Mecque ne doivent pas jeûner ». Il a également rappelé que, même si certains fidèles jeûnent durant plusieurs jours, « le jour d’Arafat est le seul jour avant la fête recommandé par le Prophète Mohamed (PSL) ».
En évoquant la signification spirituelle de l’Aïd al-Adha, l’imam, également professeur d’arabe, a rappelé l’histoire du Prophète Ibrahim, qui avait vu en songe qu’il devait sacrifier son fils Ismaël. « Lorsque Ibrahim s’est apprêté à accomplir ce sacrifice, Allah a fait descendre un mouton pour remplacer Ismaël », a-t-il expliqué.
Depuis cet événement, la tradition du sacrifice perdure. « Notre Prophète Mohammed (PSL) a suivi cette voie. Chaque année, il cherchait un mouton à égorger. Et s’il n’en trouvait pas, une vache ou une chèvre. L’important, c’est de symboliser la Tabaski », a souligné l’imam.
Il a également abordé la pratique consistant à ne pas manger avant la prière de la fête. « Le Prophète ne mangeait pas avant de sortir pour la prière. Il attendait d’avoir accompli la prière et effectué le sacrifice pour manger la viande », a-t-il indiqué.
« Ce n’est pas une obligation. Vous pouvez manger avant si vous le souhaitez. Mais ceux qui ont l’intention de faire le sacrifice suivent cette sunna du Prophète », a-t-il précisé.
Enfin, l’imam Al Houseine a insisté sur l’importance de la solidarité en ce jour béni. « Dieu a dit : je ne vous ai rien donné sans vous donner les mains », a-t-il rappelé, signifiant que chacun doit agir selon ses moyens.
« Même si vous n’avez pas les moyens d’acheter un mouton, prenez ce que vous avez, même deux kilos de riz. Ajoutez quelque chose, donnez aux voisins ou aux mendiants. Si vous faites cela, les prières qu’ils adresseront pour vous vous apporteront la bénédiction », a-t-il assuré.
Pour les plus démunis, l’imam a tenu à les rassurer : « Si vous peinez même à avoir 10 000 francs, Allah ne vous impose rien. Il n’y a pas de péché. Invoquez simplement Allah pour obtenir son aide ».
Il a évoqué avec émotion les gestes de ceux qui, avec « juste de l’eau ou 100 francs » les partagent avec leurs proches pour bénéficier de la bénédiction de ce jour.
« Ce n’est pas grave si vous n’avez rien. Allah ne vous tiendra pas rigueur », a-t-il conclu.
Binty Ahmed Touré