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Montée des eaux : la conscience du fléau, un véritable défi en Afrique

Ce lundi 9 juin, s’est ouverte à Nice, en France, la 3ème Conférence des Nations unies sur les Océans. Une rencontre de cinq jours au cours de laquelle des responsables politiques, des experts et des militants écologiques débattront des enjeux des océans en surchauffe mais aussi en proie à la surpêche et à la pollution. La soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui ont fait le déplacement de la Côte d’Azur se pencheront tout particulièrement sur les effets immédiats et futurs de ces phénomènes particulièrement consécutifs au changement climatique sur la vie de la communauté humaine. Des esquisses de réponses pourraient conséquemment en émerger, même si en la matière les progrès demeurent plutôt lents. Pourtant, en Afrique, les multiples menaces qui planent au-dessus des mers et des océans sont particulièrement manifestes. Mais de tous les défis que le continent noir se doit de surmonter, le plus préoccupant est celui de l’ignorance généralisée du fléau.

Une préoccupation réelle

Même si les grands pollueurs de la planète que sont les nations industrialisées continuent à faire la sourde oreille, il est désormais établi que l’Afrique n’a qu’une part infiniment marginale dans la dégradation climatique du monde. En particulier, la montée des eaux, au cœur de la conférence de Nice, est consécutive au gaz à effet de serre qui s’échappe des usines installées essentiellement en Europe, aux Etats-Unis et en Chine. Mes ses effets sont injustement ressentis sur les côtes africaines. Des côtes le long desquelles la montée des eaux se traduit par une érosion rampante, une salinisation des terres et une submersion des zones littorales basses. Toutes choses qui débouchent sur la menace ou l’extinction des activités agricoles, touristiques ou halieutiques pour des communautés entières établies notamment le long des côtes atlantiques qui vont de Saint-Louis, au Sénégal, à Elmina au Ghana, en passant par Kaback, en Guinée. Dans ces zones, chaque année, ce sont des sites entiers qui sont progressivement engloutis par l’avancée inexorable des eaux. Au-delà des activités économiques essentielles pour les populations, ce sont des us et coutumes, des habitudes et des traditions propres aux communautés qui sont emportées au passage. La préoccupation est donc réelle. D’autant qu’au facteur intrinsèquement lié au changement climatique, se greffent des comportements et pratiques locaux tendant à décupler les problèmes. Il s’agit notamment du désensablement des zones côtières ou de l’occupation anarchique du littoral, dans un contexte d’urbanisation tout aussi hasardeuse.

Vision cosmogonique des choses

Face au péril, on préconise le reboisement de la mangrove notamment en utilisant les cocotiers pour freiner le phénomène de l’érosion en particulier. On recommande également l’aménagement de zones maritimes protégées. Entre les deux, les quelques Etats ou collectivités locales qui prennent conscience du danger optent pour l’érection de digues en béton ou en rochers. Mais en Afrique, les mesures correctives demeurent limitées, car dans de nombreux pays, on n’a pas encore pris pleinement conscience du problème. Dans la majorité des cas, ce n’est pas que les Etats eux-mêmes ignorent le phénomène. Mais très souvent, ils sont davantage accaparés par les questions d’ordre politico-électoraliste, si ce n’est que les responsables redoutent de soulever le débat sur une question susceptible de solliciter un peu plus les maigres ressources publiques. Conséquence, on préfère jouer à l’autruche, en feignant de ne pas voir le danger qui grandit. Quant à la population elle-même, elle n’est pas toujours éduquée aux enjeux du changement climatique. En sorte qu’à ses yeux, une disparition des terres au rythme de cinq à dix mètres par an, ce n’est pas si préoccupant. Enfermés dans une vision cosmogonique des choses, les habitants, aux journées rythmées par la quête de la pitance quotidienne, sont davantage enclins à rapporter certains phénomènes climatiques dévastateurs à une punition divine ou une explication mystique quelconque. Dans ces zones-là, ce n’est qu’au lendemain de la catastrophe qu’on réalise qu’on a mis du retard à se réveiller.

Boubacar Sanso Barry

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