La décision du gouvernement guinéen de prolonger les jours fériés de la Tabaski aux lundi 9 et mardi 10 juin 2025 continue de susciter l’indignation. Après les critiques formulées par l’UFDG, c’est au tour d’Aboubacar Demba Dansoko, membre du bureau politique du RPG Arc-en-ciel, de fustiger une mesure qu’il qualifie de « dangereuse et sans base légale ».
« La Guinée est en train de toucher le fond avec la manipulation des dispositions légales relatives aux fêtes. Cette décision de l’État est à la fois inopportune et illégale », déclare-t-il. Il rappelle qu’un président démocratiquement élu n’a pas le pouvoir d’ajouter ne serait-ce qu’une heure à un jour férié sans un fondement légal. « Il ne doit revenir ni à un président de la République démocratiquement élu, encore moins à un ministre, d’augmenter, même d’une seule heure, un jour férié de son propre chef. Les conditions dans lesquelles une telle décision peut être prise sont strictement encadrées par la loi », a-t-il affirmé.
Dansoko insiste également sur les conséquences d’une telle initiative. « L’augmentation, sans base légale ni justification valable, a non seulement un impact considérable sur l’économie du pays, mais aussi une incidence majeure sur la conduite des affaires publiques, et par conséquent, sur la vie de chaque citoyen », a-t-il souligné.
Très critique, il évoque une situation inédite dans l’histoire du pays. « De mémoire d’homme, c’est une grande première, et dans le mauvais sens, en Guinée. Le peuple ne comprendra jamais qu’on invoque une Mamaya pour justifier cela », a-t-il déclaré.
Pour lui, cette décision n’est rien d’autre qu’un abus supplémentaire, qui s’inscrit dans une série de violations continues. Et de conclure, avec amertume : « Quelle est l’urgence, la catastrophe ou la guerre qui justifierait qu’on viole la loi ? Le temps nous le dira ».
Thierno Amadou Diallo