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Énergie : Le Premier ministre ouvre les travaux de la table ronde sur les hydrocarbures

Le Premier ministre Amadou Oury Bah a présidé, ce mercredi 18 juin 2025, le lancement des travaux de la table ronde sur les hydrocarbures en République de Guinée. Placée sous le thème : « Leçons du passé, ambitions pour demain : bâtir une vision partagée, durable et souveraine du secteur des hydrocarbures », cette initiative du ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures vise à rassembler les experts ainsi que toutes les parties prenantes du secteur, en vue de jeter les bases de l’élaboration d’une politique nationale et d’un schéma directeur des hydrocarbures en Guinée.

Pendant trois jours, les acteurs du secteur échangeront sur divers sujets liés à l’exploration, la production, la distribution et la réglementation des hydrocarbures. Plusieurs panels de réflexion sont prévus, abordant des thématiques telles que :

  • Exploration pétrolière : stratégies pour relancer la recherche
  • Sécurisation de l’aval pétrolier : approvisionnement, infrastructures, stockage et logistique
  • Régulation et structuration du marché aval
  • Le gaz, au cœur de la transition énergétique, etc.

Dans son discours, le ministre des Mines et de la Géologie, s’exprimant au nom de son homologue de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, a rappelé que la recherche pétrolière en Guinée a démarré dans les années 1970, mais n’a enregistré que trois forages en 50 ans.

Selon lui, ce retard s’explique par une priorité accordée au secteur minier au détriment de celui des hydrocarbures, ainsi que par l’absence d’une stratégie claire pour la valorisation du potentiel pétrolier du pays.

« La Guinée partage le même bassin sédimentaire que la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Gambie. Tous ces pays ont avancé dans la recherche pétrolière, et certains ont même commencé la production. À elle seule, la Guinée dispose de 42 000 km² de données sismiques 2D et de 16 000 km² de sismiques 3D, couvrant le bassin offshore estimé à 93 000 km² », a-t-il précisé.

Concernant l’offshore, il a souligné qu’il reste encore largement sous-exploité et nécessite davantage d’études pour confirmer l’existence d’un système pétrolier viable. Le segment intermédiaire (midstream), notamment le transport et le stockage, est quasiment inexistant, tandis que le segment aval connaît d’importants défis. Il a notamment rappelé l’incendie du dépôt de Conakry en décembre 2023, qui a fortement impacté la capacité nationale de stockage.

Le ministre Bouna Sylla a indiqué que la Guinée fait face à un déficit en capacité de stockage de carburant, alors que la consommation nationale atteint environ 3 000 m³ par jour. Des projets énergivores comme celui de Simandou accentuent encore cette urgence.

« Face à ces enjeux, trois axes prioritaires ont été définis dans le plan d’action 2025 du ministère : L’augmentation de la capacité nationale de stockage de carburant ; Le développement du transport des produits pétroliers ; La promotion du gaz butane (GPL) », a-t-il détaillé.

Par ailleurs, il a annoncé que des réflexions approfondies et des partages d’expériences autour du thème central « Leçons du passé, ambitions pour demain » seront menés au cours de ces travaux.

« Les participants débattront du potentiel et des opportunités d’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Guinée. Ils établiront également les bases d’une gouvernance transparente et équitable, tout en identifiant des axes de partenariats stratégiques et des mécanismes de financement adaptés au contexte guinéen », a-t-il dit.

Pour Abdoul Rahime Barry, directeur national des hydrocarbures, « cette table ronde n’est pas un événement de plus, mais un point d’inflexion. Un moment pour faire une pause, interroger nos choix passés, mais surtout préparer l’avenir », a-t-il martelé.

Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre Amadou Oury Bah a reconnu le retard accusé par la Guinée en matière de développement des hydrocarbures.

« Le ministre des Mines l’a bien expliqué : nous avons longtemps privilégié l’exploitation minière. À l’époque, on pensait qu’une économie de rente suffisait. Aujourd’hui, nous en payons le prix. C’est pourquoi, sous le leadership du Général Mamadi Doumbouya, une rupture s’est opérée dans la manière de concevoir les politiques stratégiques du pays », a-t-indiqué.

Il a également souligné que la souveraineté énergétique est désormais une priorité nationale, d’où les efforts engagés dans la construction de barrages hydroélectriques et le développement d’une stratégie énergétique intégrée.

« Le Sénégal, si je ne me trompe pas, compte plus de 300 forages. En Guinée, seulement trois en 50 ans ! Nous devons accélérer le développement de nos capacités d’exploration pour savoir si nous disposons, oui ou non, de ressources pétrolières exploitables sur notre territoire », a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre a conclu en exprimant l’espoir que ces assises permettront à la Guinée de poser les jalons d’une véritable politique des hydrocarbures, ambitieuse et réaliste, dans un délai raisonnable.

Balla Yombouno

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