La campagne de vulgarisation du projet de nouvelle Constitution continue de s’intensifier en Guinée. Les autorités de la Transition multiplient les initiatives pour défendre un texte qui, selon elles, incarne les aspirations du peuple. Mais derrière cette offensive de communication, certains observateurs s’interrogent : s’agit-il d’un réel débat citoyen ou d’une opération de séduction ?
Ce dimanche, le Premier ministre Amadou Oury Bah a choisi un cadre symbolique : l’Église protestante et évangélique de Simbaya, dans la commune de Lambanyi. Objectif affiché : « il ne faut pas se reposer tant que le texte n’est pas compris par les citoyens ».
Selon la Primature, le Chef du gouvernement, parlant au nom du président de la Transition, a réaffirmé l’attachement de la République de Guinée à la laïcité, « non comme un rejet des religions, mais comme une garantie pour la coexistence pacifique de toutes les confessions ».
Il a précisé que « La laïcité ne signifie pas être opposé aux religions. Elle garantit à tous le droit d’exister et de s’exprimer librement », a insisté Amadou Oury Bah.
Le Premier ministre a également mis en avant plusieurs innovations du projet : la candidature indépendante, la création d’un Sénat, et la gratuité de l’éducation jusqu’à 16 ans.
« Ce projet tire les leçons de décennies de conflits pour bâtir une société plus juste et inclusive », a-t-il soutenu.

À l’issue de son intervention, il a offert aux fidèles des copies du texte pour “lecture” et appropriation.
Pour la communauté évangélique, l’événement reste inédit.
« Depuis la création de notre église en 2004, c’est la première fois qu’une telle autorité nous honore. Cela montre que toutes les religions comptent », a salué le révérend pasteur Diarra Guilavogui, président de l’Église protestante évangélique de Simbaya.
Il s’est engagé à vulgariser le texte dans d’autres églises, avec l’appui de ses fidèles.
N’Famoussa Siby


