L’ancien Premier ministre civil du Mali, Choguel Kokalla Maïga, a été officiellement inculpé ce mardi 19 août 2025 pour atteinte aux biens publics, faux et usage de faux. Il a été placé sous mandat de dépôt par la chambre d’instruction de la Cour suprême, après une garde à vue de plus d’une semaine au Pôle économique et financier.
Choguel Maïga, qui avait été limogé en novembre dernier par la junte militaire au pouvoir depuis 2020, fait face à de lourdes accusations formulées dans le réquisitoire du procureur général.
Dans un communiqué diffusé par le conseil de l’ancien Premier ministre, à sa sortie d’audience, Choguel Maïga a tenu à afficher sa sérénité.
« Après une garde à vue qui a duré du 11 au 19 août 2025 au Pôle économique et financier, l’ancien Premier ministre Choguel Maïga a été présenté, ce mardi 19 août 2025, à la chambre d’instruction de la Cour suprême. Celle-ci lui a notifié les faits d’atteinte aux biens publics que lui reproche le réquisitoire du procureur général et a décidé de le placer sous mandat de dépôt », a déclaré Maître Cheick Oumar Konaré. « Choguel Maïga se dit serein et estime qu’un homme politique doit s’attendre à tout, y compris la prison et la mort », poursuit-il.
Il a toutefois exprimé un certain soulagement en apprenant que son ancien directeur de cabinet, le Professeur Issiaka Ahmadou Singaré, âgé de 80 ans, poursuivi dans le même dossier, ne sera pas placé en détention.
Si les charges portées contre lui sont graves, leur timing interroge. Depuis 2020, la junte multiplie les gestes visant à écarter les figures civiles jugées encombrantes. Le limogeage brutal de Choguel Maïga l’an dernier avait déjà été perçu comme un règlement de comptes interne au sommet du pouvoir. Son arrestation actuelle pourrait renforcer l’idée d’une justice utilisée comme arme politique.
N’Famoussa Siby