Après la polémique suscitée par sa sortie médiatique de dimanche matin sur la disparition d’activistes, de journalistes, de politiques et d’anonymes, Taliby Dabo est de nouveau intervenu dans la soirée. Dans un audio dont nous disposons, l’ancien cadre du RPG-AEC a tenté de clarifier ses propos, se présentant comme victime d’une campagne visant à l’incriminer. Tout en affichant une sérénité apparente, ses déclarations laissent entrevoir un véritable rétropédalage face aux nombreux appels réclamant son interpellation.
« Ceux qui pensent que les autorités doivent prendre des décisions contre moi, qu’ils réfléchissent bien et sachent qu’il y a eu beaucoup d’autres propos tenus avant moi. Qu’ils sachent que celui qui dit que Foniké Menguè est en vie et un autre qui dit que Foniké Menguè n’est plus en vie, ce sont deux avis contraires. Ces propos contradictoires doivent donc être traités de la même manière. Moi, je dis que les Foniké Menguè sont en vie, qu’ils mangent bien, qu’ils dorment bien, qu’ils s’habillent bien. Un autre dit qu’ils ne sont plus en vie, qu’ils ont été tués, et il incrimine même l’État. Alors, si moi je dois montrer où ils sont, l’autre doit aussi nous montrer leur tombe », a déclaré Taliby Dabo, récemment suspendu par le Bureau politique national.
Dans la suite de son intervention, il a ajouté : « Taliby Dabo est serein et assume ses propos. Si c’est l’État qui détient toujours les Foniké Menguè, je suis convaincu qu’ils vont bien. Nous avons connu des cas similaires. Prenez l’exemple du commandant Aly : tout le monde le disait mort ou disparu, jusqu’au jour où il est réapparu, en bonne santé et bien habillé ».
Depuis la fin de sa conférence de presse, le flou persiste sur sa localisation exacte. Alors qu’il affirme être « à l’aise, sans aucun souci », certaines sources assurent au contraire qu’il aurait discrètement quitté le pays ce même dimanche.
A signaler que TLP-Guinée invite les procureurs généraux près les Cours d’appel de Conakry et de Kankan à diligenter des enquêtes pour faire la lumière sur la disparition des acteurs de la société civile à partir des déclarations de Taliby Dabo.
Michel Yaradouno