Le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation a semé la confusion autour de la date de la rentrée des classes. Initialement annoncée pour le 25 septembre 2025, la reprise a finalement été fixée au 15 septembre, après une modification surprise du communiqué officiel publié sur la page du département. Une volte-face qui n’a pas manqué de susciter l’indignation des acteurs du système éducatif. Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) dénonce une démarche « improvisée » et sans concertation.
Le porte-parole du SLECG, Mohamed Bangoura, ne cache pas sa colère : « Comme tous les autres concitoyens, nous avons découvert sur les réseaux sociaux que la rentrée effective des élèves est prévue pour le 15 septembre. Nous avons été surpris, car depuis plusieurs années, la date d’ouverture des classes a toujours été fixée en concertation avec les partenaires sociaux et techniques. Nous ne comprenons pas pourquoi cette fois, la décision a été prise à la hâte, sans aucune consultation », déclare-t-il.
Le syndicaliste rappelle que, traditionnellement, les ministres successifs ont fixé l’ouverture des classes au 3 octobre, une date symbolique liée à la fête de l’indépendance et qui, selon lui, permet aussi aux parents d’élèves de préparer sereinement la rentrée.
« On pouvait comprendre le 25 septembre. Mais avancer la date au 15 septembre ne tient pas compte de la réalité des familles, qui attendent souvent la fin du mois pour percevoir leur salaire et payer les frais de scolarité », insiste-t-il.
Le SLECG estime que plusieurs facteurs essentiels n’ont pas été pris en compte avant cette décision :
- Le vote référendaire du 21 septembre qui pourrait perturber le calendrier scolaire.
- La situation des 3 317 enseignants aux salaires bloqués, laissés dans l’incertitude financière depuis juillet.
- Les conditions climatiques, marquées en septembre par de fortes pluies, des inondations et des tornades.
- L’absence de dialogue social, alors que l’intersyndicale de l’éducation (SLECG, SNE, FSP) devait être consultée.
Retour au 3 octobre souhaité
Le syndicat réclame un retour aux « fondamentaux » avec une ouverture des classes au 3 octobre.
« Lorsque vous ouvrez l’école le 3 octobre et la fermez mi-mai, les enfants ont sept mois de cours et quatre mois de vacances. Si la rentrée s’effectue le 15 septembre, les parents payent neuf mois de scolarité mais les enfants n’ont que sept mois réels d’apprentissage. Le ministère doit revoir son calendrier pour que les écoles, notamment privées, puissent fonctionner correctement et payer leurs enseignants jusqu’au mois de juin », explique Mohamed Bangoura.
Pour le reste, le SLECG appelle le ministère à instaurer une véritable concertation.
« Nous voulons une collaboration franche sur le choix des dates scolaires. Ce que nous refusons, c’est la fixation de ce que j’appelle une date fantaisiste », martèle Mohamed Bangoura.
N’Famoussa Siby