Le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation a annoncé que la rentrée scolaire 2025-2026 se tiendra le 15 septembre prochain. Mais à Boké, cette décision suscite déjà la grogne de nombreux parents d’élèves, qui dénoncent une mesure « précipitée » et « déconnectée des réalités sociales ».
À Tomboya, Aliya Camara, père d’élèves, estime que cette décision aurait dû être mieux concertée.
« Elle n’a pas été bien mûrie. Avant de fixer une telle date, il fallait associer les syndicats, les parents d’élèves, la FEGUIPAE, les associations… Or, le ministre a agi unilatéralement. J’ai l’impression que les mêmes erreurs du passé dans notre système éducatif se répètent », regrette-t-il.
Même son de cloche chez Jack Andréa, habitant de Yomboya, qui voit dans cette décision un manque de considération pour les vacances scolaires.
« Je la conteste. Cette date prouve que, cette année, la République de Guinée n’aura pas droit à trois mois complets de vacances », fustige-t-il.
Pour Ibrahim Khalil Diallo, la situation risque même d’envenimer les rapports déjà tendus entre parents et responsables d’écoles privées.
« Nous avons déjà du mal à acheter les fournitures scolaires. Et si en plus on nous demande de payer le mois de septembre pour seulement deux semaines de cours, cela créera forcément des tensions », avertit-il.
La contestation ne se limite pas aux parents. À peine quelques heures après l’annonce, le secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) a dénoncé sur les réseaux sociaux une « décision unilatérale », avertissant que toute mesure négligeant les droits des enseignants pourrait provoquer des remous.
À Boké comme ailleurs, la rentrée s’annonce donc sous haute tension, entre inquiétudes financières des parents, mécontentement syndical et critiques sur le manque de concertation.
Mamadou Bah, depuis Boké