Ce matin, les habitants de Kankan se sont massivement mobilisés pour accomplir leur devoir citoyen. Mais quelques heures plus tard, la dynamique a nettement baissé dans certains bureaux de vote. Désormais, les votants se comptent presque au bout des doigts. Les membres des bureaux et agents déployés passent plus de temps à échanger qu’à accueillir les électeurs. Selon certaines sources, cette baisse s’explique par le fait que beaucoup sont sortis très tôt et sont désormais libres dans l’après-midi. D’autres évoquent une mauvaise répartition des votants par bureau.
À 14 heures, l’effervescence a disparu dans plusieurs bureaux de Kankan. Au carrefour M’balia, par exemple, deux bureaux étaient installés en face de la radio Baraka FM, mais un seul continue de recevoir les votants. Au bureau du carrefour Djogo, les 383 électeurs arrivent au compte-gouttes. Toujours selon certaines sources, cette situation serait liée à une répartition inégale des votants par bureau.
Au quartier Korialen, le constat est similaire. Un président de bureau explique : « Certains votants étaient avec nous à 6 heures et c’est devant eux que le travail a commencé. On a enregistré plus de la moitié des inscrits et je pense que c’est ce qui explique ce nouvel engouement ».
Par ailleurs, l’interdiction de circulation des motocyclistes et autres véhicules, annoncée la veille par les autorités de la transition, est peu respectée dans la commune urbaine de Kankan. Un observateur de la société civile, sous couvert d’anonymat, a salué le sérieux et la sérénité du scrutin. « Depuis le matin, nous sillonnons les bureaux de vote. Mais globalement, le scrutin se passe sans difficulté majeure », a-t-il dit.
En mission à Kankan, le ministre secrétaire général aux affaires religieuses, El Karamo Diawara, a appelé les Guinéens à privilégier la paix. « Après le vote, il faut que les Guinéens privilégient l’esprit citoyen, la paix, la tolérance et l’acceptation de l’autre dans la différence. La Guinée est plus importante que nous tous. Elle est plus importante que Malinké, Soussous, Guérzés et autres. Cette Guinée doit être préservée et pour cela, il faut la bonne compréhension, la sagesse, la tolérance », a-t-il souligné.
Michel Yaradouno, depuis Kankan