À Kankan, des dizaines de jeunes, engagés dans le recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC) et dans la distribution des cartes d’électeurs, dénoncent le non-paiement de leurs primes. Leur colère a trouvé son point de départ à la maison des jeunes de la ville.
Après les réclamations des membres des bureaux de vote à travers le pays, ce sont désormais les agents de recensement qui brisent le silence. Ce matin, une centaine de jeunes ont battu le pavé pour exiger le paiement immédiat de leurs primes.
« Nous sommes là pour réclamer le restant de l’argent du recensement et en même temps celui de la distribution des cartes d’électeurs. Pour le recensement, ça fait maintenant près de quatre mois que nous avons terminé. Nous avons fait des démarches par rapport aux reliquats, mais jusqu’à présent, aucune suite. Quant à la distribution des cartes, la prime qui y est liée n’a pas non plus été payée », a déclaré Ousmane Diakité, porte-parole des jeunes.
Ces agents affirment avoir travaillé près de deux semaines, de 8h à 18h, sans jamais percevoir les montants promis dans le cadre de la distribution des cartes électeurs.
« Pour la formation, nous avons reçu seulement 60 000 francs. Mais pour la distribution, chacun devait percevoir une prime dont le montant reste flou. Concernant le recensement, il nous reste encore 1 750 000 francs à recevoir par personne », expliquent-ils.
Face à ce retard qu’ils jugent « injustifié », ces jeunes appellent directement le président de la République à s’impliquer.
« Il ne faut pas continuer à recruter des gens, les faire travailler et, après, ne pas payer ce qui leur est dû. Ce n’est pas du tout bon. Nous donnons 72 heures. Faute de quoi, nous allons descendre dans les rues pour manifester », a insisté Ousmane Diakité.
Jusqu’au moment où nous quittions les lieux, les manifestants étaient encore réunis devant le bloc administratif de la préfecture de Kankan, déterminés à faire entendre leur voix.
Michel Yaradouno, depuis Kankan