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Indépendance : An 67, à la rencontre d’un témoin de l’histoire

La Guinée célèbre, ce jeudi 2 octobre 2025, le 67e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale. Partout à travers le pays, les citoyens vibrent au rythme de cette commémoration, symbole de liberté et de dignité retrouvée. À l’occasion de cet anniversaire historique, nous sommes allés à la rencontre d’un témoin privilégié de cette époque charnière de l’histoire guinéenne.

À Wouyabé, un village niché dans la préfecture de Dinguiraye, vit Ibrahima Kalil Camara, un sexagénaire dont la mémoire reste marquée par les événements de 1958. Fils de militaire, il raconte que leur maison servait de lieu de rassemblement à l’époque, où s’organisaient les campagnes en faveur du “Non” à la communauté franco-guinéenne. Assis sous l’ombre d’un arbre, les yeux brillants de souvenirs, il replonge dans ce moment décisif.

« C’est en 1957 que le général De Gaulle a entamé une tournée de consultation pour le référendum en faveur de la communauté Franco-Africaine. La Guinée équatoriale a été le premier pays visité et notre pays en fut le dernier. Le 28 septembre 1958, tout le peuple de Guinée était appelé pour le vote. Les Guinéens étaient bien déterminés pour accéder à la souveraineté nationale. Sans nul doute, le Non l’a largement remporté. Les Guinéens s’aimaient énormément. Personne ne te parlait de malinké, de peulh ou autre ethnie. J’ai toujours combattu contre ces considérations et c’est pourquoi nous avons triomphé partout où on partait », se rappelle encore le vieil homme.

Évoquer l’indépendance, c’est aussi se souvenir de l’homme qui a incarné ce tournant historique : Ahmed Sékou Touré. Pour Ibrahima Kalil Camara, le premier président de la Guinée indépendante demeure une figure exemplaire.

« Sékou Touré était un chef très exemplaire. Que Dieu nous aide à avoir des responsables à l’image de Sékou et ses camarades. Aucun enfant ou parent du président ne bénéficiait de privilèges supérieurs aux autres fils du pays. La Guinée était un exemple du monde », témoigne-t-il avec admiration.

Mais l’optimisme de ce témoin de l’histoire laisse place à un constat amer lorsqu’il évoque la situation actuelle du pays. Selon lui, le retard de la Guinée incombe en grande partie à ses élites intellectuelles.

« Il faut que cette nouvelle génération cultive la paix et l’amour entre les Guinéens. Mettons de côté ces considérations qui n’ont aucune valeur. Notre retard dépend de nos intellectuels. Si l’on trouve un chef comme Ahmed Sékou Touré, nous ne serons pas à ce niveau. À l’accession de l’indépendance, notre budget était de sept milliards quatre cent soixante-un millions cent vingt mille francs guinéens. Avec tout cela, nos dirigeants sont parvenus à acheter des avions et le Guinéen était vraiment à l’aise et n’enviait personne. L’actuel Guinéen se bat pour son intérêt et peu sont patriotes », regrette-t-il, le regard empreint de nostalgie.

À travers ce témoignage, c’est toute une époque qui resurgit : celle d’une Guinée unie, confiante et fière de sa liberté. Un rappel, en ce 67e anniversaire, que l’indépendance n’est pas seulement un héritage, mais un engagement quotidien à préserver et à transmettre.

Michel Yaradouno,  depuis Kankan 

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