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Crise du carburant à Siguiri : essence introuvable, les prix atteignent des sommets

Depuis plusieurs jours, la ville aurifère de Siguiri traverse une crise aiguë de carburant. Les stations-service, presque toutes à sec, peinent à satisfaire la forte demande des habitants, des conducteurs de taxi-moto et des transporteurs interurbains. La rareté de l’essence a provoqué une flambée des prix et paralysé de nombreuses activités économiques. Dans la ville, la colère monte et les citoyens expriment leur ras-le-bol.

Salif Diakité, rencontré dans une station-service, ne cache pas son désarroi.

« Les difficultés que nous rencontrons, on en souffre énormément. Tout notre bonheur dépend de l’essence. Si on peut manger, c’est parce qu’il y a du carburant. Sans essence, toutes les activités sont à l’arrêt. Moi, je devais aller à Mandiana avec ma vieille mère malade, mais je suis bloqué ici depuis le matin à cause du manque d’essence. C’est un véritable calvaire », déplore-t-il.

Même constat amer chez Aly Condé, conducteur de taxi-moto, qui pointe du doigt certains pompistes.

« Quand tu vas à la station, ceux qui viennent avec des bidons sont servis avant nous, les motards. Pourtant, nous, on ne demande que 3 à 5 litres pour travailler. On peut passer deux ou trois heures dans la file sans être servi, alors que d’autres repartent avec des bidons pleins. Certains vont même revendre l’essence juste à côté de la station à 20.000 ou 30.000 francs le litre. Si les autorités peuvent faire quelque chose, qu’elles nous viennent en aide, car nous souffrons trop », a-t-il exhorté.

Un autre citoyen, Mohamed Diawara, visiblement épuisé, abonde dans le même sens.

« Depuis 6 heures du matin, on est là. À un moment, ils ont arrêté de servir ceux qui ont des bidons, puis le pompiste est parti s’asseoir. Même pour avoir 5 litres d’essence, c’est un combat. Ils savent que ceux qui viennent avec des motos ne leur rapportent pas grand-chose, alors ils préfèrent ignorer les clients ordinaires et vendre aux propriétaires de bidons pour 10.000 ou 20.000 francs par bidon », fustige-t-il.

Pourtant, malgré les décisions fermes des autorités administratives interdisant aux stations-service de privilégier les bidons au détriment des engins, la mesure peine à être appliquée. Dans plusieurs stations, les mêmes pratiques persistent, parfois à huis clos, sous le regard impuissant des citoyens.

Pire encore, depuis l’annonce de cette interdiction, obtenir de l’essence est devenu un véritable parcours du combattant. Le précieux liquide se vend désormais discrètement, « comme de la drogue », selon les habitants, dans les coins sombres et à des prix exorbitants.

Ibrahima Camara, depuis Siguiri

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