Poumon économique de la Guinée, la ville minière de Boké fait face à une situation qui indigne de plus en plus ses habitants : le retard interminable dans la construction du pont reliant plusieurs quartiers de Lanbandji au centre-ville. Lancés il y a deux ans, les travaux de cette infrastructure cruciale sont aujourd’hui à l’arrêt, laissant place à la frustration et à l’incompréhension.
Ce projet, censé désenclaver des secteurs entiers et faciliter les déplacements, est devenu le symbole du laxisme et du manque de sérieux de l’entreprise en charge du chantier.
« Le refus de l’entreprise d’agir est une foutaise à l’endroit des citoyens », dénonce Basekou Amirou Dramé, journaliste et ancien directeur d’HADAFO Média Kakandé.
Les conséquences de ce retard sont lourdes : difficultés d’accès aux écoles, aux marchés, aux services de santé, et hausse des coûts de transport. Pour de nombreux habitants, le quotidien est devenu un véritable parcours du combattant.
Face à l’inaction prolongée de l’entreprise, les citoyens ont décidé de prendre les choses en main. En août dernier, après que l’ancien pont en bois a été emporté par les pluies, ils ont entrepris eux-mêmes de le réparer, un acte de désespoir, mais aussi de courage et de résilience.
Alerté, le gouverneur de la région de Boké a convoqué l’entrepreneur afin d’obtenir des explications et de relancer les travaux. Il a rappelé l’importance stratégique de ce pont pour la circulation des personnes et des biens.
Mais malgré ces interventions, les promesses peinent à se traduire en actions concrètes. Le chantier reste au point mort, symbolisant l’incapacité des autorités et de l’entreprise à répondre aux attentes de la population.
Le retard de ce pont n’est pas un simple contretemps : il illustre un problème plus profond de gouvernance et de responsabilité dans l’exécution des travaux publics.
Les habitants de Boké, excédés, réclament désormais des actes forts, pas des discours pour que leur pont cesse d’être un rêve suspendu au-dessus du vide.
Mamadou BAH, depuis Boké


