L’honorable Amadou Damaro Camara, dernier président de l’Assemblée nationale sous l’ère Alpha Condé, a retrouvé la liberté ce mardi 28 octobre. Sa libération, survenue après plus de 40 mois de détention (depuis avril 2022) a provoqué une réaction forte de son parti, le RPG Arc-en-ciel.
Aboubacar Demba Dansoko, membre du bureau politique du parti, a exprimé la satisfaction du RPG tout en contextualisant cet événement.
« Le RPG Arc-en-Ciel se réjouit profondément de la libération de l’honorable Amadou Damaro, camarade ancien président de l’Assemblée nationale. De façon générale, après une peine aussi longue de plus de 43 mois de détention, une libération est toujours un ouf de soulagement. Nous remercions Dieu, même si nous ne voulons pas commenter les raisons qui justifient cette longue détention », a-t-il indiqué.
Cependant, le parti refuse d’interpréter cette libération comme un signe d’apaisement de la part des autorités. Demba Dansoko est clair : « Nous ne pouvons pas considérer la libération de l’honorable Amadou Damaro Kamara comme un changement d’attitude des autorités de l’agent au pouvoir vis-à-vis de notre parti. Dès lors que l’honorable Amadou Damaro Kamara n’a pas bénéficié d’une grâce, il a purgé la peine selon eux ».
Le RPG Arc-en-ciel maintient sa position selon laquelle les membres de son parti actuellement incarcérés sont victimes d’une manœuvre politique.
« Pour nous, il s’agit d’une chasse aux sorcières qui a été sciemment organisée contre les responsables de notre parti. Ce sont des prisonniers politiques », a-t-il martelé.
Il a notamment défendu le cas de l’honorable Damaro, affirmant que l’accusation était infondée.
« Prenez le cas d’Honorable Amadou Damaro Camara. Le montant incriminé, il a clairement demandé aux autorités de procéder à des relevés bancaires afin qu’on sache où se trouve le montant. Mais en réalité, rien n’a été fait. C’est un flou qui justifie qu’Honorable Amadou Damaro Camara n’était qu’un prisonnier politique », a-t-il souligné.
La même défense a été appliquée à l’ancien Premier ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana. Selon lui, « Ce dernier est maintenu en détention à cause d’engagements, de financements, d’intentions de financements. Mais les intéressés ont clamé haut et fort qu’en réalité il s’agissait d’engagements qui n’ont pas été honorés. Donc de l’argent n’a pas été versé. Comment est-ce qu’on peut condamner un citoyen pour un fait similaire ? », s’interroge-t-il.
La libération de l’Honorable Damaro ne change donc pas la revendication principale du parti, qui exige la libération de tous les autres cadres.
« Ce que nous attendons de la junte, c’est un changement d’attitude. C’est la libération de tous les détenus sans condition. La place de leader politique, ce n’est pas en prison. La place de leader politique, c’est au sein de leur formation politique et sur la scène politique nationale », a-t-il conclu.
Thierno Amadou Diallo


